La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 359

bles, car nul n’a le droit de faire venir une force à Paris, avant que la Convention ait prononcé. Il y a des hommes qui veulent déchirer le sein de cette ville, qui a fait de si grands _sacrifices pour la liberté. On trompe les citoyens des départements.... Paris n’a jamais été plus tranquille. » — S'il est vrai qu’il soit tranquille, en tout cas, ce n’est pas depuis longtemps. — Si l’on veut qu'il n'y ait plus de troubles dans la capitale, il faut, selon Thuriot, éloigner les forces qu'on a fait venir pour assurer la tranquillité. — Rouzet, Bréard répondent à Thuriot. Ils demandent que les agissements « tortueux » du ministre ou du commandant général soient signalés aux comités de süreté générale et militaire réunis, pour en faire un rapport. La Convention adopte et, de plus, mande à sa barre le commissaire Gobbin.

Pour la majorité de la Convention, le ministre, en faisant partir de Paris les volontaires du Lot et d’autres départements, commet une infraction à la loi; pour Thuriot, nous venons de le voir, tout au contraire, c’est le ministre qui agit selon la loi, et ce sont les députés, dénonçant le ministre, qui s'élèvent contre la loi; cependant la Convention donne raison à ces députés.

Il y a ici un point à expliquer. — Thuriot a dit que les volontaires venus à Paris, pour y garder la Convention en réalité, — avaient obéi à des sollicitations coupables, la Convention ne les ayant.pas appelés. En ellet, la Convention ne les à pas appelés par un décret formel : la Convention a voté en principe la formation d’une garde départementale. Ce vote connu, et d’ailleurs certainement appuyé par les lettres particulières des députés à leurs commettants, a engagé la plupart des administrations départementales à envoyer des volontaires à Paris pour satisfaire au désir de l’Assemblée. Et la volonté de l’Assemblée reste à cet égard constante, certaine, indiscutable, puisque chaque fois que, sourdement ou expressément, la Commune, les sections, ou le ministre de la Guerre ont voulu faire partir les volontaires,