La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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cela soit fait demain. » La Commune, de son autorité privée, prolongea les visites jusqu’au 31 au soir. (Voir son arrêté du 29, procès-verbal, p. 70.) Rapprochons maintenant cet arrêtéla de cet autre que nous trouvons au procès-verbal, p.199: séance du 24 août : « On autorise les Comités des 48 sections à se concerter avec celui de la Commune pour faire arréter dans les vingt-quatre heures toutes les personnes suspectes du crime de lèse-nation ».

On voit ainsi jusqu’à quel point les visites domiciliaires ont appartenu réellement à la Commune et n’ont appartenu qu’en apparence à l’Assemblée et au Conseil exécutif (Danton excepté).

Autre tromperie. D'après le décret de l'Assemblée, les visites avaient pour but : 1° de recenser les munitions, les armes, chevaux et chariots; 2° de désarmer les suspects — et le décret définissait ainsi le suspect : « Tout citoyen chez lequel seront trouvées des armes non déclarées ». Cet audacieux de Danton avait une bien autre pensée, laquelle ne fut pas saisie de l’Assemblée. Il avait lâché (et, selon moi, pas au hasard de l'improvisation) ce mot « fallüt-il arrêter encore 30 000 personnes, etc. ». Il est impossible de ne pas se rappeler ici que la Commune (et les Jacobins) avaient mis hors de la cité politique et partant classé parmi les suspects bien positifs les signataires de la pétition des 20 000 et de celle qu'on appelle tantôt pétition des 8000, tantôt pétition des 10 000. Ces nombres répondent à peu près au chiffre de Danton. Si la Commune avait arrêté 30 000 hommes; Danton aurait pu dire à l’Assemblée mécontente : « Mais je vous avais prévenus ». |

Toutefois le décret de l’Assemblée avait ordonné (ou plutôt permis) non pas d'arrêter les suspects, mais seulement de les désarmer. Que se passa-t-il en fait? 1° Quant au désarmement on ne trouva à enlever que 2000 fusils YA@fé 2 Combien y eut-il d’arrestations? nous ne le s (x aujourd'hui, non plus qu’on ne le süt alors. On