La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE 93

« c’est qu'ils ne font mention de la mort d’aucun chef de « marque, et, si cette armée avait malheureusement succombé, &« je connais assez leur courage pour ne pas douter qu'ils ne se « fussent ensevelis sous les ruines de leur malheureux parti.

« S'ils vivent encore, c'est qu'ils sont pleins d'espoir de faire « triompher la plus belle des causes. »

Mais, peu content de servir la cause du Roi par sa plume, quand il pouvait la soutenir encore de son épée, il s’attacha à la fortune de Puisaye, et, à la première occasion qui se présenta, il passa en Bretagne. Il débarqua la nuit sur la côte bretonne, au milieu de « dangers sans nombre » et d’un parti de républicains dont il détruisit une patrouille, ce qui lui faisait dire plus tard : « Mon existence est un miracle » (GE

Solilhac s’en tira avec une blessure, que lui porta maladroitement Cormatin (2). « Celui-ci, voulant achever un républicain, « ne vit pas clair et donna un coup de sabre dans la jambe de « Solilhac. Le coup n'avait pas été porté d’une main bien ner« veuse, car celui-ci put continuer sa route, et, après quelque «temps, Cormatin se calma (3). » Solilhac devint en Bretagne «général d’un parti de Chouans » (4), dit Me de Larochejaquelein, et fut nommé général de division sous Boishardy. Il commandait la division de Saint-Hélen, le 26 août 1794. (5). Il fut pris les armes à la main au moment de la « trève Humbert», mais, sur la réclamation de Boishardy, remis en liberté (6). Quelques jours après il était envoyé par quelques cantons royalistes de la Bretagne, avec Cormatin et Richard, à la Jaunaie pour y suivre les négociations engagées avec les Représentants du peuple pour la paix (7). Ruelle, Lofficial et leurs collègues

(1) Pétition du 3 février 1816. (2) Désoteux, dit baron de Cormatin, célèbre par son rôle en Bretagne, né © à Paris, le 23 novembre 1753, mort à Lyon, en juillet 1812, petit employé à la manufacture des tabacs. Son rôle, très différemment apprécié, ne parait pas avoir été, par le caractère de l’homme, des plus honorables.

(3) Beauvais, p. 375.

(4) Mémoires, p.192. Etat des services.

(5) Ghassin : Pacification, I, Pp. 14

(6) Zbidem, p. 119.

(7) Poirier de Beauvais, p. 328.