La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

174 LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE

carnage, mirent bas les armes et se rendirent avec Catineau (1), leur général. De là, nous nous portèmes sur Fontenay, cheflieu du département de la Vendée, où nous pénétrâmes et fimes des prises considérables, entre autres, celle du trésor du département. Jusqu'ici nos-succès avaient été trop brillants pour ne nous n’eussions pas à craindre des revers. Les renforts, sollicités par les départements voisins, venaient journellement fortifier l’armée ennemie Nous dormions avec sécurité dans Fontenay lorsque l'ennemi vint nous y surprendre; le désordre se met dans notre armée et notre déroute devint complette. De30 pièces de canons qui formaient notre artillerie, 27 tombèrent au pouvoir de l’ennemi avec un grand nombre de prisonniers (2).

Nous mimes cinq jours à rallier notre armée, au bout desquels nous attaquâmes l'ennemi, lui primes 87 pièces de canon et eûmes la consolation de délivrer nos prisonniers dont quelquesuns étaient condamnés à la guillotine. Cependant Biron arrivait avec une armée nombreuse qu'il avait partagée sur trois points, Nantes, Saumur, Niort, où il avait fixé son quartier général. Son projet était d'entrer dans notre pays par ces trois différents côtés. Pour le prévenir, nous résolûmes l’attaque de Saumur, L’ennemi sortit à notre rencontre par Doué et Montreuil ; il fut battu sur ces deux points (3) et obligé de rentrer dans la ville devant laquelle nous nous présentâmes le lendemain. Les cuirassiers, l’un des plus beaux corps républicains, chargèrent notre cavalerie à l'entrée du pont Fouchart. Peu faite aux évolutions, elle fut culbutée ; M. d’Aumannier (4), son commandant, y fut tué; mais notre infanterie, qui s'était jettée à droite et à gauche dans les haies et les vignes, fusilla les cui-

(1) Quétineau. Le massacre des Marseillais et « l’affreuse boucherie » n’ont ‘pas eu lieu, et suffiraient à prouver que Solilhac n’était pas à la prise de -Thouars. Les Marseillais furent seulement menacés de mort.et furent sauvés par Mme de Lescure, Voir Un Oubli volontaire à réparer : l'entrée d'une héroïne dans l'histoire. Siraudeau, Angers, 1901, brochure in-8°.

(2) Solilhac fait ici une confusion qui prouve suffisamment qu'il n'était pas lé 46 mài à la première bataille de Fontenay, où l’armée catholique battue s’enfuit sans avoir pénétré dans la ville. Elle s’en empara £ 25.

(3) Le 7 juin à Doué, le 8 à Montreuil-Bellay.

(4) Dommaigné.