La Presse libre selon les principes de 1789
22 LA PRESSE
à l'ouverture de la grande Assemblée de Versailles, semblaient promettre la suspension plutôt que le rétablissement du régime de la censure préventive et de la répression administrative et judiciaire.
Mirabeau n'était pas homme à se taire parce qu’on lui imposait silence, ni à attendre tranquillement l'effet des protestations parisiennes. Sous lecoup de la suppression de son journal, il écrit et trouve le moyen de faire imprimer:
« Vingt-cinq millions de voix réclament la liberté de la presse; la nation et le roi demandent unanimement le concours de toutes les lumières. Eh bien! c’est alors qu'après nous avoir leurrés d’une tolérance illusoire et perfide, un ministère, soi-disant populaire , ose effrontément mettre le scellé sur nos pensées, privilégier le trafic du mensonge et traiter comme objet de contrebande l’indispensable exportation de la vérité. »
Puis il expose éloquemment son affaire, livre au mépris public les feuilles autorisées, annonce qu’il continuera son journal et lance à ceux qui essaieraient de l’en empêcher, cette menace :
« Que la tyrannie se montre avec franchise, et nous verrons alors si nous devons nous roidir ou nous envelopper la tête! »
Cependant, aussi habile qu'audacieux, il change