La Presse libre selon les principes de 1789
LIBRE, 53 je titre de son écrit périodique, il l’appelle Lettres à Mes Commettants :
« Nommé, écrit-il à la première ligne du premier numéro, nommé votre représentant aux États généraux, je vous dois un compte particulier de tout ce qui est relatif aux affaires publiques. Puisqu’il m'est physiquement impossible de remplir ce devoir envers vous tous autrement que par la voie de l’impression, souffrez que je publie cette correspon dance et qu’elle devienne commune entre vous et la nation.
« Chaque membre des États généraux devant se considérer, non comme le député d’un ordre ou d’un district, mais comme le procureur fondé de la nation entière, il manquerait au premier de ses engagements, s’il ne l’instruisait de tout ce qui peut l’intéresser; personne, sans exception, ne pourrait s’y opposer sans se rendre coupable du crime de lèze-majesté nationale. »
Ce n’était plus, en effet, contre imprimeur ou le vendeur d’un journal défendu qu'il s'agissait de sévir ; il eût fallu s'attaquer, non pas seulement
à un écrivain dont la popularité était immense, mais en même temps à un représentant du pays, dont le pays entier approuvait la juste rebellion comme une conséquence naturelle du mandat qu'il lui avait confié.
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