La Presse libre selon les principes de 1789

58 LA PRESSE

au jeune et ardent Loustalot, et les Révolutions de Paris paraissent avec ces mots au-dessous de leur titre :

« LES GRANDS NE NOUS PARAISSENT GRANDS QUE PARCE QUE NOUS SOMMES À GENOUX.

» Levons-xous | »

A l’ardente mêlée des opinions, cent journaux, cent journalistes ennemis prennent part; l'abbé Royou, Durozoy, Peltier, Mirabeau-le-Jeune, Rivarol, Suleau, Bergasse, se permettent d’insulter la Révolution, de défendre toutes les horreurs de l’ancien régime, aussi bien que Camille Desmoulins, Audoin, Fréron, peuvent exprimer publiquement les suspicions, les haines amassées au fond des âmes populaires par quatorze cents ans de souffrances.

S'il ya des blessures reçues de part et d'autre, c’est toujours la presse qui guérit la plaie faite par la presse; les cris de rage de l’Amt du roi atténuent, équilibrent, si l’on peut dire, les fureurs de l'Ami du peuple ; les Actes des apôtres mettent au service du roi l'esprit français que les Révolusions de France et de Brabant dépensent, avec une intarissable verve, au profit du peuple.

Que les amis du silence se plaignent de tant de bruit, fassent ressortir son incohérence, signalent les prétendus périls qu’entraine la faculté de tout dire,