La question de l'Adriatique
— 112 —
Preveza et le fort d'Actium, sur l’ancienne rive grecque, la largeur du bras de mer ne dépasse pas 600 mètres. Quelques aménagements complémentaires, et, en cas de conflit, une chaîne de mines, peuvent donc, sans autre effort, fermer la route du lac intérieur. Or, ce lac intérieur s’avance dans les terres jusqu'à une quarantaine de kilomètres de Preveza, c'est-à-dire à une distance où la sécurité est absolue.
Si l'on examine, d'autre part, la situation stratégique de Preveza et du golfe Ambracique, on arrive à cette conclusion que, ni par voie de terre, ni par voie de mer, on ne peut menacer sérieusement la base navale qui y serait établie. La ville elle-même n’a pas grande importance: elle s'allonge sur une côte basse, sans abri, et en contact immédiat avec la mer. Elle rappelle à cet égard la situation de Bizerte qui, par elle-même, n'offre pas un avantage stratégique incontestable, mais dont la rade intérieure constitue l'une des plus fortes bases méditerranéennes. Preveza a, en effet, trois fronts de mer : l'un à l’ouest, à peine protégé par les forts Pantocrator et Saint-André, l’autre au sud, le long du goulot qui conduit au golfe Ambracique et que surveille la forteresse Saint-Georges, enfin le troisième à l’est, sur le golfe Ambra-