La question de l'Adriatique
He
gna, c'est-à-dire à l'endroit précis où l'Italie reprenait ses droits.
En se réservant toute la région comprise entre la Zermagna et la Narenta, l'Italie s’assurait la possession de la meilleure et de la plus grande partie de la Dalmatie. C’est sur cette partie de la côte que s’échelonnent Zara, Sébenico, Salona, Spalato, Almissa.
Le cours inférieur de la Narenta creuse dans les montagnes dalmates une brèche qui constitue la seule communication facile de la Bosnie et de l'Herzégovine avec la mer. C’est par cette vallée que passe la voie ferrée qui va de Serajevo à Methovitch, par Mostar, et qui, d’ailleurs, est établie sur la rive droite de la rivière, c'est-àdire sur le territoire dont l'Italie réclame la possession. Ainsi, cette vallée elle-même, seule route ouverte vers l’Adriatique, la Serbie ne pourrait l'utiliser que sous le contrôle italien. Déjà, au cours des discussions de 1912 et de 1913, l'Autriche avait offert à la Serbie de lui laisser la libre disposition d'un port dalmate, que celle-ci n'aurait néanmoins pu atteindre qu'en utilisant des voies de communication austro-hongroises. La Serbie repoussa énergiquement cette proposition et déclara qu'elle savait trop ce qui signifiait une pareille sujétion.