La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

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INTRODUCTION 3 En mème temps une concurrence s'établit entre l’assemblée essentiellement législative, forte de la volonté d’une majorité au moins apparente, et le corps intermédiaire, par ailleurs diminué, réduit à ses fonctions législatives, et qui, n'ayant pas le soutien de cette majorité, endort lentement d’un sommeil imposant sa puissance effective. Faut-il dire que, tandis que l« Chambre populaire élargit ses attributions et accroît son autorité, là Chambre haute les abdique ? On peut considérer qu’une vie continue anime toutes les Chambres basses, de l'Assemblée nationale jusqu'à notre Chambre des députés. De ce point de vue, il y a, depuis 1789, une Chambre populaire en France. Mais il n'y a que des Chambres hautes, et qui meurent. Tels régimes, — sans grande prudence, il est vrai, sans aucun bonheur, adoptent le système de l’unité d'assemblée : la monarchie constitutionnelle de 1789 à 1792 ; la première R6publique, de 1792 à 1795 ; la seconde (1848-1852), et, à titre précaire, la troisième, de 1870 à 1875. De tous ceux qui, au contraire, instaurent une Chambre haute, chacun prétend en inventer une (encore évolue-t-elle incessamment), chaque fois selon des principes différents ; il n’en imagine pas seulement l'organisation ;il prétend en créer la base même, la classe dans l'État, la société dans Ja nation. Et n'est-ce pas là l’aveu que cet