La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

6 INTRODUCTION

troduit les commerçants, les manufacturiers, les banquiers. La bourgeoisie, qui a envahi les fonctions, y entre par ces fonctions; elle y entre par sa fortune. Monsieur Poirier suppute : « Nous sommes en qua-

« rante-six ; je serai député... en quarante-sept..…., « et pair de France en quarante-huit..…..… ». Mais c’est

une imprudence que de chercher la bourgeoisie trop haut, et une erreur que de lui attribuer dans l'Etat une énergie qu'elle maintient dans les sphères égoïstes de la famille et des affaires. En politique, la bourgeoisie « vit de ses rentes ». Redevenue viagère après avoir été successivement viagère et héréditaire, la pairie disparait avec la dernière monarchie constitutionnelle. Puis, tous ces débris d’aristocraties, aristocratie artificielle de l'Empire, aristocratie historique de la Restauration, aristocratie spontanée des bourgeois de Juillet, Napoléon I les confond, les corrompt dans un nouveau Sénat impérial, qui comme l’ancien, évolue vers le type d’une nouvelle Chambre des Pairs et s’efflace mystérieusement après Sedan. Dans le Grand Conseil des communes, qu'imagine Gambetta, dans le Sénat de la troisième République, la loi constitutionnelle du 25 février 1875 tentera de former une aristocratie encore, une aristocratie intellectuelle de membres inamovibles élus par cooptation. Moins de dix ans après, la revision du 9 décembre 1884 l’abolit.