La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

320 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

tous les peuples chez lesquels une forme analogue de gouvernement a été ou est encore en usage.

« Ils ont appris que, pour faire cette division, on a proposé deux manières, dont l’une consiste à composer la première Chambre des princes, des pairs, de quelques grands officiers, de quelques évêques et de deux ou trois cents nouveaux pairs que le roi créeroit d’entre les familles des plus illustres, tandis que l’autre Chambre seroit formée du reste des députés de la noblesse, de ceux du clergé du second ordre, et des représentans du tiers état, et que l’autre manière proposée consiste à mettre tous les députés du clergé et de la noblesse dans une Chambre et tous les représentans du tiers état dans l’au[ro « Ils savent que les personnes qui proposent ces deux manières de séparer les États généraux en deux Chambres, s’appuient sur l'exemple de l'Angleterre et attribuent à la Chambre des pairs le triple avantage de faire subir aux lois un double examen, d’être une Cour suprême de judicature, et d’opposer une double barrière à la partie démocratique de la Constitution, en soutenant la prérogative royale. »

— Contre la première composition de la Chambre haute, le cahier objecte qu'il est très douteux « que la noblesse de la France qui ne seroit point choisie pour entrer dans la Chambre haute voulût consentir à voir au-dessus d’elle un certain nombre de familles privilégiées qu’elle regarde maintenant comme leurs égales » (et l'expérience vérifia cette hypothèse); que les Anglais ne se sont pas trouvés dans la condition d’inventer une constitution de toutes pièces ; qu’au contraire « les communes ont trouvé les pairs en possession de former à eux seuls le Parlement, etc... »

A la deuxième manière de former la Chambre haute, le cahier objecte : que cette séparation ne ferait qu’aggraver la