La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LES BROCHURES #1

« Noblesse y seroit plus nombreuse que le Clergé et que

le tiers état y seroit plus nombreux que le Clergé et « Ja Noblesse réunis... »

Et le marquis de Villette organise déjà toute une nobility nouvelle dont la formation d’une sorte de Chambre des Lords lui révèle le moyen (1).

Pe l'autorité de telles convictions veut-on quelque preuve ? On la trouvera dans l'énergie même des protestations qu'opposent les partisans de l'unité d'assemblée.

Contre le système de deux Chambres, en soi, l’un objeete qu'il susciterait des troubles, qu'il soulèverait «des germes de-destruetion » ; qu’il favoriserait l'esprit de domination et, par conséquent, le règne de l’inégalité. L'orgueil de la haute noblesse se nourrit de l'espérance de n'être plus confondue dans la « foule des gentilshommes », dit un autre. La nécessité où l’on serait, d’après Morris, de donner aux nobles quelque portion de l'autorité nationale n’est pas pour concilier beaucoup d’esprits à ce projet. Et on ajoute qu'y ayant trois ordres, il faudrait en réalité constituer trois Chambres, d’où mille retards et d’incessantes contradictions. S'agit-t-1l de la Constitution anglaise ? Le danger ne

(4) « Anéantir le préjugé féodal qui interdit au Noble la ressource du Commerce... L'aîné d’une ancienne famille siégeroit à la Chambre des Pairs, tandis que l’on verroil des cadets à la tête d'une maison de banque... »

Mes cahiers, par le Marquis de Villette, Senlis, 1789.