La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

36 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

mer cette assemblée de fonctionnaires : gouverneurs ou autres représentants du roi dans les provinces, prélats, députés des cours souveraines du royaume, maires de toutes les capitales (1).

Et Mounier concilie cette opinion aux vues plus communes, joignant aux princes du sang, au chancelier, aux pairs héréditaires, aux maréchaux de France, à un certain nombre de membres du clergé et de la noblesse élus dans les diverses parties du royaume, dans une certaine mesure, avec une certaine autorité, et pour certains cas, des députés des Cours supérieures de justice, des conseillers d'État noblesou non, outels autres agents publics (la noblesse et la pairie même restant d’ailleurs accessibles à tous les citoyens) (2). Mais il se défend de rien prétendre édifier déjà. Une Constituante où se pénétreront les trois représentations distinctes est préalablement nécessaire. C'est à cette assemblée unifiée qu'incombera le soin de former les trois pouvoirs : précaution sans doute optimiste puisqu'elle s'accompagne

(1) «Jevoudroisqu'elle ne fût composée que d'officiers publics occupant les principales places de la nation, portés par là à connoître mieux toutes les différentes branches d'administration, à mieux montrer ses ressourcus et ses abus. »

Histoire de la Constitution de l'Empire françois ou Histoire des États généraux, pour servir d'introduction à notre Droit Public, Londres-Paris, 1789.

(2) Nouvelles observations sur les Etats généraux de France, par M. Mounier, secrélaire de la province du Dauphiné, 1789,