La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LA THÉORIE DE MONTESQUIEU 39 de cet espoir: que l'usage immémoriul ne prévaudra pas, ce dont chacun est encore loin d’être assuré (1).

La théorie des deux Chambres est done désormais

A

fondée. En fait, sous la poussée des événements, s'organise le conflit des privilégiés et des non privilégiés. La nécessité, l'urgence de deux assemblées législatives où se concentrent les forces, les désirs, les résistances sont soutenues par un grand nombre de publicistes. La part qu'il faut attribuer dans le mouvement des esprits à l'autorité des exemples de la constitution anglaise, de la constitution fédérale des États-Unis et de certaines constitutions particulières de ces États a été signalée plus haut. Les traités de Delolme, de Livingston et de Blacksione n'avaient pas peu contribué à en faciliter l'étude au moins approxi-

{1} « On voudroit que le clergé et la noblesse ne formassent qu'une seule Chambre, à l'exemple de Ia Chambre haute du Parlement d'Angleterre. En effet, s'il étoit possible de réunir les deux premiers ordres pour leurs délibérations, la marche des affaires, sans être précipitée, seroit moins ralentie, mais cette réunion désirable est contraire à un usage immémorial, el personne n’a le droit de l’ordonner; il faudroit qu’elle fut inspirée par l’esprit public qui, peut être, n’est pas encore assez formé parmi nous... »

En note p. 25-26 dans: Aux trois ordres de lu nation, avec l'épigramme: 0 fortunatos nimium sua si bona norint! br. an. s. L. ni d.