La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

ss LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

lettres de noblesse sont de telle sorte que l'honneur du corps S'en trouve terni ; et toujours ces anoblissements à prix d'argent, quand hien même le trafic ne se complique pas de révocations intéressées et de rachats contraints, discréditent la noblesse flottante comme les mésalliances discréditent la noblesse de race. Nulle solidarité entre des éléments si divers: De la noblesse de province pauvre, ou, tout au moins, isolée, négligée, à la noblesse de cour pourvue de pensions et d’honneurs, c’est l’envie; et c’est le mépris de Ja noblesse d'extraction pour les familles anoblies, des nobles possédant fiefs pour les nobles non possédant fiefs, des nobles d'épée pour les nobles de robe, des anoblis avec noblesse transmissible, pour les anoblis de noblesse personnelle. Les plus malheureux inclinent vers la démocratie. La jalousie dont ils souffrent s'exhale en plaintes sur l'inégalité dont le peuple fait son profit. Les rois ont éliminé les nobles de la plupart des fonctions publiques, de celles, du moins, qui, n'étant exercées ni à Paris, ni aux armées, forment entre l'agent et les administrés un lien de protection et de dépendance. Exproprié de ses droits politiques, le gentilhomme à qui les affaires locales échappent, quitte ses terres et les vend quand il peut. La noblesse, dit Saint-Simon, est € derenue un autre peuple qui n'a d'autre choix que de croupir dans une mortelle oisivelé qui la rend à charge où méprisée, ou d'aller se faire tuer à la guerre. » ; et d’Argenson : « Voila. à