La Révolution française (1789-1815)
SE OT ae
— 99 —
Ce fut l'honneur de l’Assemblée législative, sous l'impulsion des Girondins qui y constituaient le parti de la guerre, d'avoir reconnu celle nécessité et d'y avoir satisfait. :
L'ultimatum absolument inacceptable de l'empereur d'Allemagne Francois IT (avril 1792), et les préparatifs certains, publics, de la coalition européenne, montraient assez que la guerre était imminente, inévitable.
Les Girondins en prirent donc l'initiative avec ardeur et fermeté, et ils eurent à combattre, aux Jacobins, l'opposition tout à fait impolitique de Robespierre ; Opposition qui ne pouvait guère s'expliquer que par l'esprit de rivalité. Quoique la Cour, pour de toutes autres raisons que celles des Girondins et des patriotes, se fût elle-même déclarée pour la guerre, c'était le bon parti ; il fallait le suivre.
Au dehors, Louis XVI, la reine et leur entourage Conspiraient avec l'étranger; au dedans, ils désorganisaient la défense par l'ineptie et l'incurie préméditées, voulues, des ministres, de ceux de la guerre, des affaires étrangères et de la marine en particulier. Ils étaient secondés dans leur trahison par le parti constitutionnel, par les Feuillants, sans en excepter Lafayette, qui exerçait un commandement général à notre frontière du Nord.
Bien que davantage énervée encore par la politique et
les mesures de l'Assemblée législative, la royauté résis-
tait donc sans relâche. Tant qu'elle n’était pas détruite, elle pouvait, de concert avec les prêtres et les nobles, et de connivence avec la coalition, reprendre ce qu’elle avait perdu, et ne comptait plus, en, effet, l'obtenir que par l'invasion étrangère. Le 27 juillet 1790 le député Dubois de Crancé informait l'Assemblée nationale que l'on dégarnissait n0S