La Révolution française (1789-1815)

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et de Chaumette, après l'âpre agression de ceux-ci, rendirent possible l'immolation de la Commune, et, bientôt, l'arrêt du mouvement révolutionnaire, la chute même des Dantonnistes et la tyrannie de l’Incorruptible (4).

C'est donc bien réellement la politique et non pas la déchristianisation, qui mit aux prises les Dantonnistes et les Hébertistes.

Un seul indice, un seul fait en pourraient faire douter : le discours que Danton prononca, le 26 novembre 1793, à la Convention, sur l'instruction publique, et au cours duquel il aurait affirmé, confessé l'Étre-Suprème ! C'est là une grave erreur : lorsque l’on compare le texte de ce discours, donné par le Moniteur, avec celui du Républicain français, ainsi que du Journal des Débats et des Décrets, publication toute officielle, le faux saute aux yeux! C'est une machination de Robespierre.

Quoi qu'il puisse être d'une telle interprétation, le maître-œuvre de la Convention, en dehors et bien audessus de ces détestables luttes de parti, doit se représenter par l'ensemble des événements accomplis dans l'immortelle année 93, la plus féconde et la plus décisive, peut-être, de toute notre histoire nationale, savoir :

Le jugement du roi;

1. Lorsqu’ici, et dans ce qui précède, nous n’invoquons, en ce qui concerne Je culte de la Raison, que la Commune de Paris, c’est par simple artifice de langage, nous le répétons, pour n’employer que le signe au lieu de la chose signifiée. Car le mouvement antithéologique, parti des entrailles du xvine siècle, avait précédé, à la Convention et dans toute la France, la manisfestation des Municipaux parisiens, qui n'en furent pas les promoteurs; il présenta dans les provinces, et jusque dans des communes trèspetites, un intérêt, une intensité et une durée bien plus grandes que dans la capitale. C'était, nous le démontrerons quelque jour, le Credo propre au tiers-état, à toute la bourgeoise émancipée du siècle.