La Révolution française (1789-1815)

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L'élimination des Girondins ;

L'institution du gouvernement révolutionnaire :

La formation d'une armée nationale :

Les plus vastes opérations civiles et militaires;

Le grand-livre ;

La tentative de rénovation philosophique et religieuse ;

Wattignies, Wissembourg, Landau, Lyon, Toulon, Le Mans, Savenay ;

L'unité et l'indépendance françaises, l'affranchissement et l'intégrité du foyer de la Révolution, le salut et l’exaltation de la patrie !

Explosion sublime, inouïe, dont la contemplation fait encore battre le cœur à près d’un siècle de distance, et dont on ne trouve, comme l’a fait observer l’admirable auteur du Cours de philosophie positive, « l'équivalent dans l’histoire d'aucun peuple ».

Et si l’on veut bien se reporter maintenant à ce que nous avons indiqué au commencement de cette appréciation relativement à la nature et au but de la grande crise qui, d’après les lois aujourd’hui connues du progrès social, devait conduire l'avant-garde de l'Humanité (l’Occident et surtout la France), de l’ancien régime, du système théologique et militaire, au régime moderne, celui de l’industrie et de la science, on saisira mieux encore toute l’importance et la grandeur du mouvement de 93, remplaçant la royauté, le pouvoir absolu et le droit divin, par un gouvernement civil, relatif, humain, et la théologie, le dogme révélé et imposé, par la liberté de conscience indispensable pour arriver au règne des vérités observées.

Avec un instinct sublime, avec une sorte de divination civique, la Convention avait donc bien réellement entrevu le point culminant de cette suprême évolution :