La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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Croirait-on que, dans le premier vertige de vanité de ces petits brigands municipaux, l’un de leurs foins: le plus empreffé a été de notifier leur élévation à toutes les familles Genevoifes fixées dans l'étranger ; & que, dans l'intime conviétion que leur puiffance révolutionnaire devait s'étendre & f reconnaître dans toute l'Europe, ils ont envoyé jufqu’en Angleterre leurs lettres de notification, pour exhorter les Genevois qui s’y trouvent à leur faire pañfer #7 cotribution confciencieufement proportionnée à leurs fortunes. En cas de réfiftance, ils menacent de les porter débiteurs de la Nation, qui Je prévaudra contre eux en temps € lieu !

«€ Je favais bien,” (leur a répondu avec indignation M. Chauvet, l’un des Genevois fixés en Angleterre) “ je favais bien que les brigands formaient « entreeux des aflociations pour dépouiller les paffans; “ mais je n'ai jamais oui dire qu’ils euffent effayé « de les rendre légales, de les revêtir des apparences «& de l'autorité publique... Quelle eft donc cette cc Commiffion Liquidatrice qui exige de moi des con« tributions, & qui ofe me menacer de fe prévaloir ce contre moi, ou mes biens, en temps ES lieu ? C’eft « par la force des armes que les révolutionnaires fe & font attribués le droit de l’impofer.…. Fous ceux « qui y concourent, de quelque maniére que ce foit, «fe rendent coupables du plus grand délit politique... « Qu'elt-ce que cette /4xe extraordinaire, QUE NOUS « dites sspofte per ordre de la Nation Genevoile? Cette «taxe éftextraordinaire fans doute, puifqu’elle fur‘ pañle routes celles dont ona jamais entendu pars

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