La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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ler ; puifqu'elle eft réglée, non fur les befoins ou fur les moyens de ceux qui la paient, maïs fur leurs opinions... Qui peut vous avoir autorifé à l'exiger? De quel droit difpofez-vous ainfi des propriétés ? Par quel ate folemnel la Nation Genévoife aurait-elle approuvé une mefare qu’au cun Monarque defpotique n’oférait impofer à fes éfclaves? Et fi elle ne l’a pas fait, que peut être la levée de cette taxe, finon un vol de la part de ceux qui l’exécutent ? Qui font ceux qui doivent en être dépofitaires, & en régler l'emploi ? Comment ont-ils été élus ? Comment ont-ils mérité, de la part de leurs concitoyens, une confiance auffi illimitée? fe ne vois dans tout cela que des brigands d’un côté, & de l’autre des gens domi= nés par la violence; mais il n’y a aucun caraëtère auquel je reconnaiflela Nation Genevoife, aucune autorité légale, par conféquent aucun principe de

-foumiffion & d’obéiffance.— Vous ne prétendrez

pas que l’ufage que l’on fait des formes qui ont été extorquées, en légitime l’acquifition ; non, fans doute, elle ne ferait pas plus légitime, cette acquifition, quand elle ferait confacrée au bien public, pas plus qu’il ne le ferait d’aller voler fur les grânds chemins pour faire l'aumnône. Mais il n’y a qu'à jeter les yeux fur les comptes même que vous avez publiés, pour s'étonner de l’impudence avec laquelle vous avouez qu’une partie de ces fommes a été employée à la folde dé vos fatellites, à payer les orgies dans lefquelles fe préparaient les eriines du lendemain; & que, fans compter le pillage

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