La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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mens; mais en les annullant de fa fimple autorité, il fut forcé à reconnaître qu’il en avait été refponfable, puifque c'était fufifamment avouer qu’il les envifageait comme de fon reflort. LesæSyndics € Confeil déclarèreni donc, au nom de la Nation, que tous les Fagemens Révolutionnaires cESsAïENT D'AVOIR LEUR EFFET. Hideufe effronterie | comme s’il était au pouvoir de ces Syndics confpirateurs de faire ceffer les effets d'une confpiration qui a coûté la vie à l'élite des Magiftrats de Genève; confpiration dont le fouvenir ne doit jamais s’éteindre, & dont la honte rejaillira fur les générations futures de cette melheureufe peuplade, auffi long-temps du moins qu’on pourra lui reprocher de n'avoir pas fait juftice de fes auteurs.

On conçoit que, dans cette Déclaration, du 23 Mars,

le Gouvernement s’eft appliqué, fur toutes chofes, à ne point inculoer la légalité des Jugemenis qu’il abrogeait: mais croirait-on que pour donner à cet acte forcé l'air de la clémence & d’un aéte de grace, il s’y eft adreffé, à fes partifans, en ces termes : Cffoyens parti: Sans de l'éxalité! Rien n'eft plus grand que les fentimens qu'elle infpire: fongez qu'elle ef la ténacité de vieilles erreurs, de préjugés antiques, d'opinions qu’on a facées avec le lait; qu'une longue jouiffance, & dès relations habituelles, ont imprimées dans tous les fibres. VOTRE INDULGENCE, VOTRE SUPPORT, /ont les feuls remèdes quipeuvent les guérir. Le triomphe de la plus belle caufe, pour être jujte, doit étre ciNireux. Cejt de vous que dépend le rapprochement des efprits & des cœurs. Îef} temps que des fiècles de bonheur expient 9 rachètent les malheurs pallés, We, +.