La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

[ 120 ]

Malheureufement pour eux, comme ce font leurs propres partifans qui fe chargent du foin de les démentir, ilen eft réfulté, entre les révolutionnaires

eux-mêmes une efpèce de controverfe qui dévoile de plus “ Genève, eft dirigé contre tout ce qui s’eft pañlé à Génève en “ politique depuis 5 ans. Les principes en font ceux d’un répro‘ bateur déclaré de l'égalité politique, d’un plat prôneur des ‘€ miférables modifications faites en 1789 au régime de 1782. L’au‘< teur, qui réfide à Londres, s’avife entr’autres, de raconter depris << JG aux Etats-Unis de l’Amérique, la Révolution du mois de “ Juillet. Ilprétend leur en développer tout le tiffu, fur lequel << ileft defait cependant que les témoins oculaires eux-mêmes, ‘€ ceux du moins qui veulent être juftes, fufpendent encore leur ‘6 jugement, & attendent de nouvelles lumières, . 4... ‘# Je ne profiterai point de l’extrême commodité que l’on trouve «6 à préfent à crier contre Robefbierre, & contre les Jacobins ; je ce Jaïfferai l’hiftoire, la poftérité peindre les Jérvices & les forfaits “ de cet homme fameux, de cette fociété célèbre... .,.... “ Je me borneraï à citer ce que j’ai fait avec Robefpierre, avec

JA

‘ les Jacobins, de leur vivant.”

Après avoir ainfi jeté quelques fleurs fur la tombe de Robefpierre, fon apologifte (lé feul écrivain qui, dañs toute l’Europe, ait ofé, depuis fa mort, parler ouvertement de fes férvices,) cet apologifte expoñe les Jéruices révolutionnaires qu’il a rendus luimême à Genève. Ceff, dit-il, lorfque l’homme de bièn na plus d'autres armes que Jon innocence, qu’il lui fied de folliciter l'infpe&ion de Ja conduite.

Les bornes de cet écrit ne me permettent point de le fuivre pas à pas dans l’expofé qu’il fait de fa révolution; on n’en connaît que trop les détails : il fofñt de dire qu’il s’attache à en rejeter tout l’odieux fur le feul homme qui, étant loin de Genève, & dans les fers, n’eft plus à portée de le démentir. Le fatal defiin de Genèwue, s’écrie-til, avait conduit dans fes murs le plus affucieux, le plus méchant des hommes (Soulavie), & l'y avait revêlu d'un coraëière inviolable,

Il à raïfon fans doute; mais ce Miniftre Français n’aurait

jamais