La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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plus en plus toutes les turpitudes, & qui eft devenu fi inquiétante pour les Chefs, que le Robelpierre de Genève n’a bientôt plus ofé fe montrer en public,

pu accomplir dans Genève fon œuvre infernale, s’il n’y avait pas tronvé un Genevois vraiment propre à devenir le Szrer de la pièce qu’il préparait. La dernière fcène du rôle de celui-ci n’eft pas celle qui prouve le moins combien il était digne d’être le confident de Soulavie : ce dernier eft dans les liens d’un Décret d’arreftation, & Bouquet accufe ouvertement fa conduite d’avoir préfenté l'une des plus étranges colleétions de fourberie, de malice © de dupliciré que puifent offrir les faftes de la Diplonratie.

Après avoir ainfi préparé fon apologie, Boufquet protelte {olemnellement g4°2/ Je précipita dans le gouffre révolutionnaire pour »Jeconder les vues utiles des infurgens, s'ils en avaient ; pour y déjouer les tram:s des pervers, dont le fecret ne pouvait fe découvrir que dans le fond de l'abime. \ aflure qu’il ne fe jeta dans l'infurréérion que pour en régularifer le mouvement, ES en dominer les dangers ; qu’il ne propofa le Tribunal Révolutionnaire qe pour prévenir des abominations du maffacre des détenus, lefquels, àl’entendre, sauraient offert que des cadavres à juger, fi l’on eût tardé vw» jour de plus à ériger le Tribunal, qui fut, dit-il, une wefvre defaluts Seconviendrai toujours fans en rougir, ajoute-t-il, d’avoir participé à Jon inffitution, © j'épérenerai à mes concitoyens la peinture de ce que ma fait fouffrir la néceflité d'en être membre. Ÿe ne crains pas de Pavoner auf, j'appuyai fortement la mefure de lever une taxéextrasrdinaire; j'ai l'intime conviéfion gwelle à fauvé Genève; qu'elle doit, S1 ELLE TIENT, afurer fon repos, © contribuer puiflamment à fa reffauration ; & que fans elle la République eff menacée de périr ge mort violente, ou de marafne, ce. Ge

Un peut prononcer fur la totalité de cet écrit, par l’une. des affertions qui le termine, & qui contient l’aveu naïf de tout ce que j'ai imputé à ce Rcbefpierre fubalterne.

À mon retour de Paris, lorfque je vis de près les maux qui acca- . aient Genève, © les dangers qui la menaçaient, je cherchai àle Jertir de l'éta critique où elle fe trouvait, en organifant,. de-concert

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