La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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3e, Qu'aux preffantes réquifitions dé ce même diftrict, menacé d’une’efpèce de contre-révolution, nous avions confenti à lui prêter des armes, qu’il ne nous avait point encore reftituées fuivant fes promefies, & qu'on fe préparaït au contraire à tourner contre nous,

La juftice évidente de notre caufe ne nous aurait cependant point fauvés, fans l'influence de l’homme honnête auprès duquel nous la plaidâmes. En l'appuyant auprès de fes commettans, M. de MonteJquiou infifta avec tant de force fur le danger extrême, gratuit & inévitable, d’avoir toute la Suifle à combattre, avant de terminer cette querelle deshonorante d’un géant contre un nain, que fes ordres d'ouvrir la tranchée furent révoqués. Mais en l’autorifant à ouvrir une négociation; 5°] eff palfible qu'elle Joit fuivie, lui écrivit expreffément le Miniftre de la Guerre, 57 faut toujours qu’elle fe termine comme Ji vous vous rendiez maître de la place, c'eft-à-dire en y mettant une garnifon Françaife, M. de Montefquiou n’héfita pas à faire de nouvelles remontrances, & obtint enfin des pleins pouvoirs pour négocier pacifiquement. Il en réfulta un traité également honorable & fage, où il fut ftipulé, que des mefentendus réciproques ayant été heureufement diffipés par des explications amiables, la République Françaile promettait d’éloigner fon armée de plufieurs lieues, en confidération de ce que les Genevois s’engageaient à renvoyer leur garnifon Suife.

Nous nous étions empreffés d'exécuter ce traité,

en commençant à renvoyer les Suifles, lorfque nous apprimes