La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

L 9] apprimes que le Miniftre Français refufait de lé ratifier, à moins de nouvelles claufes, pour lefquelles il envoya M. Genet à Genève.(1) Quelle ne fut pas notre furprife, lorfque, après y avoir encore adhéré, nous apprîimes que ce fecond traité (2) que le Miniftre Le Brun repréfenta comme ne fourniffant plus matière à une nouvelle controverfe, & qu'il preffait la Convention, de ratifier, venait enfin, après bien des

(1) Le même qui a été depuis en Amérique, & qui, s’il y eft éncore, rendra fans doute hommage à la vérité de cet expofé.

(z) Ce fecond traité mérite de trouver place ici, foit parce qu’il préfente un précis hiftorique des événemens qu’on vient de tracer, foit pour mettre le leéteur à portée d’apprécier ce que la Conven-" tion appela une capitulation ignominieufe.

‘ Le Confeil Souverain de la République de Genève ayant, au ‘* moment de l’entrée des troupes Françaïfes en Savoie, autorifé . % les Syndics & Confeil à requérir des Louables Cantons de Zurich ‘< & de Berne, d’envoyer à Genève un fecours de 1,600 hommes “< ponr préferver cette ville de toute entreprife des Puiffances “ Belligérantes, ces troupes y furent introduites le 30 Septem‘e bre. ;

“* L'événement dela güerre ayant amené la difperfon des troupes “ Sardes, & l'évacuation entière de la Savoie ; le Gouvernement ‘ Français envifagea la demande d’un tel fecours, au moment où “€ l’armée Françaife feule environnait Genève, comine l’effet d’une “ méfiance injurieufe. Le Réfident de France fit, fur cette de‘* mande, les obfervations que fes inftructions lui diétaient, requit ‘< expreflément la fortie du fecours Suifle, & renouvela au furplus “* l’engagement de maintenir la liberté entière & lPindépendanée “€ de l'Etat & de la ville de Genève, conformément à tous les “ Traités, & d’après les principes folemnellement proclamés par la ‘6 Nation F rançaïfe, de renoncer à toute conquête, & de refpeéter “les droits de tous les peuples. Les Syndics & Confeil d# Genève “* retenus par leurs premières alarmes, & jugeant que la sfçeté de

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