La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
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humaines pÂt en comporter une meilleure, Vous venez de la renverfer par ces forfaits que vous décorez du nom de conquête de l'égalité, & dont vous avez l’impudence de faire honneur à ce même Rouffeau, comme s’il eût préfidé à vos lâches confeils.
Ah! s'il vivait encore! s’il voyait l'abus impie que vous ofez faire de fon nom & de fes principes, avec quelle indignation il vous dénoncerait aux générations futures, & à vous-mêmes |!
« Malheureux !” vous dirait-il, ‘ qu’avez-vous € fait de cette Genève que je m'étais plû à préfenter “ pour modèle aux autres peuples? Où eft certe & Conftitution fainte de nos pères, dé7ée par la plus « Jublime raifon ? Où font ces vénérables palteurs des € gmes, ces zêlés dépofitaires de nos dogmes facrés, «qui commencèrent toujours par pratiquer eux-mêmes ce es maximes de l'Evangile qu'ils portaient dans les « cœurs? Qu’eit devenue enfin cette Magiffrature, « Je Corps le plus intègre, le plus éclairé, © Je plus “ refpefable de l'univers ? Parricides! vos mains « font dégouttantes de leur fang; je vous vois tout « couverts de leurs dépouilles ; vous avez réuffi à « .confommer, en peu de jours, dans Genève, ce que, “ pendant un fiècle de rivalités & de haïnes, fes & anciens ennemis n’auraient mème jamais pu con& cevoir, Vous l'avez transfoinée en une vafte « Paftille, dont prefque toutes les maifons font des « cachots que vos geoliers, par commifération, dai“_gnent ouvrir chaque jour pendant quelqués heures. & Quoi ! il ne fuffifait pas à vos chefs d’avoir porté « Je deuil dans toutes les familles par tant d’empri-