La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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fonnemens, de profcriptions, & de mafñäcres ; il leur fallait encore interdire aux pères, aux mères, aux époufes, aux enfans, d’en porter les marques extérieures ; car les larmes qui coulent en fecret ne font rien pour eux, tandis que la timidité d’une douleur muette eft un tribut de plus pour leur exécrable autorité.

‘ Qu’avaient-ils à reprocher à tant de familles vertueufes qu’ils ont frappées & difperfées ? Des principes d’ordre que, dans leurs caprices, il leur plaît d’appeler de l’ariftocratie, eux qui lui ont fait fuccéder le vol, l’affaffinat, le parjure & la tyrannie. Ah! leurs premiers eflais dans cette carrière furpafñlent les derniers attentats de ce defpotifme qui avait tant enflammé mon imagination. Plus odieux encore, s’il eft poffible, par les raffinemens de leur hypocrifie, que par ceux de leurs cruautés, ces faux prêtres de la liberté ofent invoquer fon faint nom dans les temples de l'Être Suprême, dont ils ont fait leurs écoles de fédition, & où ils proclament ouvertement leurs crimes comme des vertus. C’eft là que, tout environnés de victimes palpitantes, ils débitent journellement des maximes d'humanité; & que, tout couverts de dépouilles & de pillages, ils atteftent

leur juftice, leur défintéreflement, leur modéra-

tion, ils vous tracent des leçons de fageñe, ils vous

invitent à retourner au travail, à rentrer dans le

fein de l’ordre & de la paix. C’eft là enfin que,

dans l’efpoir de m’aflocier avec eux à l’exécration

des peuples à venir, leurs mains toutes fanglantes 5