La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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tribunal dômeftique des mœurs qui aurait pu fuppléer en quelque manière à Ja décadence des loix, s’écroula avec elles, Pour comble de maux, l'influence de ce Club fut fi univerfelle & fi deftrudive, que dèg Qu'on mit en aétion la nouvelle inféitutiôn des jurés, il ne s'en trouva pas un feul qui ofât déclarer aucun des membres du Club coupable d’un délit quelconque, quelque conftaté qu’il fût, & quelque importance que püt méttre l’Adminiftration à en poürfuivre le châtiment. Il était d'autant plus aifé de Comprendre que l'impunité des petits érimes en Provoquerait inévitablement de plus grands, que le Club Central triomphaït de cette impunité même, & qu’il tombait peu à peu exclufivement dans les mains d’un petit nombre d’orateurs actifs, en fous-ordre, chargés dé dettes, & qui ne s’effaçaient les uns les autres que par la violence de leurs motions.

Télles étaient les dernières rivalités de cetté affemblée, lorfque Poufquet Comprit à Paris qu’elle était mûre pour l'adoption de fes grands projets, & qu’il lui ferait aifé d’y dominer tous fes rivaux, par l’audace & l’atrocité même de la confpiration qu'il y Propoferait. On a vu qu'il eut foin cependant d’y Préparer les efprits, en faifant accufer fs victimes d’une confpiration contre-révolutionaire, dont il s’enBagta à donner des preuves en temps & lieu, & qu’alors, fous prétexte de devancer cette confpiration, il réuffit à y faire adopter lafienne, c’eft-à dire à renverfer l'Etat fans retour, *

Sa marche n’eft autre chofe, après tout, que celle dés: Jacobins de Paris; & par fes réfultats tant en