La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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laiffa environner, défarmer & incarcérer fans réfiftance. Néanmoins le Tribunal, en reprenant fes fonétions, femblait vouloir ménager ceux des accufés qui lui avaient le plus fidèlement fervi de Janiffaires. Il cherchait même à détourner la vindiéte publique de deflus leurs têtes, en follicitant de nouvelles dénonciations contre les propriétaires qui avaient échappé à fa révolution, & qu’il en appelait encore les zcorrigibles ennemis. Mais cette fois les révolutionnaires ne furent plus fes dupes ; & dès le lendemain, 25 Août, irrités de fa marche équivoque, & de fes héfitations, ils lui préfentèrent l’adreffe fuivante.

Citoyens, deux mille cent & trente-cing infurgés vous ent ordonné, bier, de vous ériger en Tribunal Révolutionnaire, 3 de juger les coupables arrêtés le matin. Qu'avez-vous fait ? rien. Nous Jommes las de tant de molleffe, ES nous venons vous déclarer que fi, à midi, vous ne commencez pas à juger les détenus, nous vous rendrons refponfables des maux qui en réfulteront. Que le premier de vos membres qui voudra paralyfer vos travaux, Joit mis Jur-le-champ en état d'arreflation : que les montagnards foient défarmés : que ladrefe trouvée dans leurs papiers foit communiquée à tous vos concitoyens, € que tous les agitateurs feient punis dans le jour.

Signé GrRARD, Secrétaire.

En faififfant les Regiftres des Montagnards, on y avait en effet découvert le projet d’une Adreffe, qui fonnait le tocfin d’une troifième révolution, & qui devait fufpendre ou anéantir l'autorité révolutionnaire