La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

[ 79 ]

elle-même. Ils y prenaient, fans déguifement, le parti du Réfident de France, & demandaient exprefiément f les ennemis du peuple Français à Genève fe joueraient encore long-temps de [a dignité. Cette Adrefe, dont Soulavie était l’auteur, * ne tendait à rien moins qu’à plonger Genève dans de nouvelles convulfions, qui l’auraient inévitablement forcée à fe jeter dans les bras de la France; quoique ce projet même foit conftamment repoufñlé dans ce mémoire comme une calomnie. On prétend qu’à l’aide d’un procédé chymique, on eft parvenu à en rétablir les fignatures effacées, & qu’on y a découvert, entr'autres, celle du Réfident, Au furplus, ce dernier s’eft trouvé fufifamment inculpé dans les aveux de tous ceux des imontagnards fes complices, qui ont été pourfuivis & interrogés. |

Pendant ces entrefaites, M. Reybaz, Miniftre de Genève en France, homme d’un vrai mérite, trèsconfidéré à Paris, (& que perfonne ne foupçonne d’applaudir aux crimes de fes nouveaux commettans, quoiqu'on fe foit étonné d’abord qu’il ait eu le courage de ne point leur réfigner fes fonétions), informé de toutes ces manœuvres contre l'indépendance de Genève, a habilement profité de la chüte de Robe-

\

# On y trouve, entrautres, ce paflage curieux: Æx haîne de fon amitié pour la France, le Club des Montagnards ef travaillé par les ennemis des Français, Ses membres font emprifonnés, calominiés, pour= J'uivis par des mefures injufles, morcelés, &3 divifés en d'autres Clubs.

PiTr fourmente de même l'Oppofition, favorable aux Français à Londres.