La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

LE .84 7

puis, en obfervant qu’elle n’a pas un feul des fonétionnaires de ce département dans fon parti, elle imagine

e les mettre en réquifition provifoire, en attendant qu'elle puiffe les remplacer, ou même les fupprimer ; car elle dénonce déjà les fciences & les aris comme une branche d’anftocratie, Taniôt enfin, délirant bautement, 87 fans déguifement, la Cépopulation de Genève, elle pe:mtt aux citoyens qui n’ont point été amenés en jugemens, d’en fortir avec leurs effets : le lendemain, étonnée de la foule des Emigrans, & de la maffe des propriétés mobiliaires qu’ils ont emportée ou fait charger la veille, elle en interdit de nouveau la fortie, ainfi que celle des perfonnes, des efpèces, des marchandifes, &c. &c.

La quftion qui a le plus divifé les efprits était de favoir fi on lJaifferait l’adminiftration civile & la force militaire au Tribunal Révolutionnaire ou au Gouvernement Conftitutionnel. Il paraît que celui-ci a eu Part de furnager, & qu’il va reprendre fes fonétions ; mais le Tribunal, dont les pouvoirs font expirés, fubfftera néanmoins encore pour un mois, fous le titre de Commifion Liquidadetrice Nationale. Celle-ci fe charge, foit du recouvrement des biens confifqués, foir des indemnités dues par les Ariftoerates épargnés (1); & elle promet d'en appliquer le produit à des établiffemens publics

T

{t) Hn’eft pas quéflion de moins que d’impofer le capital de les fortunes. C'eft par cêtte étrange opération qu’on pro-

7 ement de l’éca*

M

fnet au