La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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une pitié, dirai-je affectée, ou fincère? aux chefst de ces mêmes Français, dont les bras de fer nous a en: traînés dans l’abyme. Serait-ce, de leur part, regrec de n'avoir point recueilli nos dépouilles? Sont-ils jaloux de. ce que les révolutionnaires Genevois lesont dépañfés dans leur propre carrière ? Ou, comme ef plus naturel de le préfumer, font-ils alanmés du mouvement de recul que ces aétes d'horreur @nt imprimé à leur doctrine, & à fes fectateurs, en Suife, en Allemagne, en Hollande, & en Angleterre? Je l'ignore: mais on prétend que le Comité .de Paris s’eft empreflé d'écrire à ces imirateurs dangereux, pour les inviter à mettre un terme à des excès f préjudiciables à fa caufe; &, ce qui eft certain, c'eft que le Miniftre de Génève dans cette capitale revient fans ceffe à la charge, pour conjurer fes commettans de fe hâter d’ôter à la révolution la couleur Robe pierrique, qui ne lui laïfle que des défapprobateurs(r) auprès du feul allié auquel elle les ait réduits. (1) Entr’autres preuves de cette défapprôbation, äls ont Jaiffé imprimer, dans la Gazette de France, l’éloguent Mandement-da Grand Confeil de Berne, qui lance un anathême fi fondroyant far la Révolution Genevoïfe. Le Député de la Convention qui elt venu dernièrement fur les frontières de Suifle, s’elt exprimé, dit. on, furelle, d’une manière à-peu-près femblable, & s’eftirefufé à l'invitation que lui adreflaient fes auteurs, d'y venir donner & recevoir le baïfer fraternel. ‘Enfin, le Réfident envoyé à Genève pour remplacer Soulavie, a été choïf exprès parmi ceux des ré. volutionnaires Français les plus attachés au nouveau fyfème demodération ; & fon premier aéteaiété d'envoyer, fous une forte efcorte, fon prédéceffeur à Paris, pour yrendre compte de f: conduite,