La Serbie agricole et sa démocratie

Aujourd'hui, hélas! de toutes les nations foulées par les austro-sermains, la Serbie est la plus martyrisée. (On trouvera p. 66 un rapport sur la situation actuelle dela Serbie.) Au moment où J'écris ces lignes, je vois dans le Times du 9 octobre le récit des impressions d’un neutre qui a vécu à Nich pendant toute la durée de la guerre. La population de la ville a diminué de 60 %, elle est réduite à 10.000 ou 12.000 personnes. La plupart sont des femmes et des enfants. Tous les hommes, même les vieillards, ont été emmenés, beaucoup en Bulgarie; et la cruauté des Bulgares a dépassé celle des Turcs. Des enfants ont été pris et fouettés impitoyablement afin que les malheureux révélassent où étaient cachées des armes et des munitions qui n'existaient le plus souvent que dans l’imaginetion de leurs bourreaux.

Les Bulgares ont volé tout ce qu'ils pouvaient prendre et, s'ils trouvent des livres, ils les brûlent. La dévastation a été telle que les prix rendent les achats inaccessibles : un porc moyen vaut de 750 à 1.000 francs. Le pain de maïs frais, tout noir, de deux livres vaut plus de 4 francs. Quand il est sec, il ne pèse plus qu’une livre. Les pommes de terre valent de 1 fr. 25 à 2 francs la livre.

Cependant, étant données leurs habitudes de

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