La Serbie agricole et sa démocratie

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Bucarest et le commencement de la guerre européenne a été trop court pour permettre une étude approfondie de la situation économique des nouvelles provinces serbes, plus court encore pour l'application des mesures que la situation économique et sociale, créée par la domination turque et l’état de misère de la population, rendaient indispensables.

C’est pourquoi, dans cette étude, nous nous bornerons à exposer plutôt la situation de l'agriculture en Serbie, telle qu'elle était avant le traité de Bucarest. La Vieille-Serbie et la Macédoine dont nous ne parlerons que dans la mesure où les données incomplètes dont nous disposons nous le permettent — passeront sans doute par les mêmes phases, dans leur évolution économique, plus rapide, peut-être, et, dans quelques dizaines d’années, atteindront, grâce au nouveau régime et à la fertilité de leur sol, le même degré de développement économique que la Serbie des anciennes frontières. On a souvent appelé la Serbie Le pays de verdure, car, avec sa végétation luxuriante, ses collines boisées et ses montagnes, elle impose cette impression à tous ceux qui viennent la visiter. La partie est de son territoire, excepté quelques régions très montagneuses, est une suite ininterrompue de collines ensoleillées recouvertes de vignes, de prairies, de bons pâturages. Au centre, c’est la vallée de la Morava, qui va du Danube jusque dans la NouvelleSerbie, et où se succèdent de vastes champs de maïs, de blé, de betteraves et de chanvre, qui rejoignent, au sud, les plantations de pavots, de tabac et de müriers. À l’ouest, c'est la plaine

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