La Serbie agricole et sa démocratie

port que le ministre de l'Intérieur adressa à la Skoupchtina en 1867, il est constaté que 9.493 zadrougas se sont partagées dans l’espace de six ans, de 1861 à 1867.

Le cultivateur qui, par suite de la dissolution de la zadrouga, se trouva isolé dut alors lui-même faire face à tout : s'occuper de ses champs, de la vente de ses produits, de l'achat des outils, aller à la mairie et au tribunal, entretenir pour lui seul le bétail, célébrer la fête patronale (la slava), rempüir lui-même envers ses voisins les cérémonies et les civilités qui sont généralement nombreuses et souvent compliquées. Les terres plus morcelées et dispersées représentaient par là même moins de valeur, ce morcellement et cette dissémination entraînaient une perte de temps et rendaient la surveillance impossible. Les mauvaises conséquences de la désagrégation de la communauté familiale se faisaient d'autant plus sentir que, par suite de Faccroissement de la population (1), un assez grand aombre de propriétaires n’avaient que des terres de médiocre ou de mauvais rendement. Avec quelques mauvaises récoltes, la situation du petit propriétaire se trouvait compromise et, lorsque l’endettement s’y ajoutait, elle était encore plus précaire.

A l’époque où l’endettement des agriculteurs commençait à prendre des*proportions sérieuses et où le nombre de petits propriétaires, insuffisamment munis du capital nécessaire, devenait inquié-

(1) La population était :

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