La Serbie agricole et sa démocratie

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vers la constitution de l'indépendance politique du pays et vers son organisation intérieure, Séparée de la mer, la Serbie ne pouvait pas atteindre, sans grandes difficultés, les marchés méditerranéens. Et pendant longtemps, cela ne fut guère possible. Les grands fleuves se trouvent le long de sa frontière du nord : le Danube, dans son bas cours, n’est navigable que depuis une vingtaine d'années. Les voisins de la Serbie sont des pays agricoles, eux aussi. Enfin, l'Autriche, poursuivant avec méthode sa politique, créait toutes sortes d’entraves au développement du petit royaume. Pendant longtemps, elle était le principal acheteur des produits serbes et en même temps son plus gros fournisseur. La Serbie dépendait complètement de la monarchie voisine. Déjà, vers le milieu du siècle dernier, des hommes d'Etat, tels que I. Garachanine, insistèrent sur la nécessité de l'émancipation de la Serbie. Ce programme fut soutenu à fond, en 1881, par Ÿ. Ristitch, qui conclut le premier traité de commerce avec l'Angleterre. Plus tard, les hommes d'Etat, tels que M. Vouïtch, L. Patchou, $S. Protitch, K. Stoïanovitch, s’engagèrent plus vigoureusement encore dans cette voie et la Serbie engagea la dernière lutte pour son indépendance économique. Il a fallu de la patience, du travail, une préparation de longues années pour ce combat décisif, livré au profit des Serbes. La part de l’Autriche dans l’importation en Serbie est tombée de 60 % à 35 % et celle dans l'exportation de Serbie de 90 % à 25 4. Sa place a été occupée par d'autres pays : la Belgique, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne, la France. Si la Serbie a réussi à trouver des marchés autres que ceux de l’Autriche-Hongrie, l'accès de