La Serbie agricole et sa démocratie
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une petite quantité de paille. Ils ne donnent presque jamais de reçus et menacent de tuer ceux qui en demandent. » (1) Les Bulgares se conduisent de la même façon que les Allemands. Ils ont introduit un impôt sur le bétail beglouk qui n'existait pas en Serbie, puis ont procédé à la réquisition (2). « Le ministère de l'Agriculture, écrivait le journal bulgare Outro du 9 mars 1917, a ordonné que le bétail réquisitionné dans la région de la Morava soit transporté en Bulgarie et distribué à la population agricole des anciennes régions du royaume, pour améliorer la race bovine indigène. On enverra dans la Morava le bétail de la Bulgarie. » (3) D’après le journal bulgare Dnevnik, du 1® février 1916, toutes les machines agricoles saisies comme butin de l'Etat dans la vallée de la Morava ont été rassemblées à Sofia pour être distribuées aux agriculteurs bulgares (4). Par ces mesures contraires aux principes du droit international et au Règlement de La Haye ne permettant la réquisition que pour les besoins de l’armée et jamais pour les buts économiques ou autres, les Autrichiens et les Bulgares ont évidemment la tendance, les uns d’exploiter le plus possible les provinces occupées, les autres de ruiner et appauvrir la population. Ils ont introduit de nouveaux impôts, de nouveaux monopoles et des
(4) Note citée Annexe n° 87, p. 55.
(2) Les réquisitions ont souvent été faites par de simples soldats qui donnaient des reçus avec de fausses signatures. On a recueilli de nombreux reçus ainsi CONÇUS : « Le roi Pierre paiera à son retour », ou : « Mettre sur le compte de M. Nicolas Pachitch», ou: « Sera prélevé sur le crédit du voïvode Poutnik ». (Note citée Annexe n° 89, p. 55.)
(3) Victor Kuhne : Les Bulgares peints par eux-mêmes, éd, Payot et Cie, Paris, 1917, p. 296.
(4) Victor Kuhne, Op. c.p. 299-200.