La Serbie agricole et sa démocratie

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et les empiètements de l'arbitraire sur des droits dont ce peuple avait conscience.

Déjà en 1804, au début de l'insurrection contre les Turcs, les Serbes se réunirent et organisèrent un Conseil d'État qui devait gouverner le pays. Ce Conseil d'État dégénéra plus tard en un comité oligarchique qui tendait à s’attribuer le pouvoir et à limiter celui du prince.

Du reste, si l’on passe en revue les événements politiques qui se sont déroulés en Serbie au cours du siècle dernier, on verra que la grande majorité du peuple a toujours combattu, soit en la personne d’un prince ou d’un roi, une autorité qui voulait exercer le pouvoir arbitraire, soit les tentatives d’accaparement de la gestion des affaires nationales par un groupe de notables.

Pour ne pas citer des événements plus récents, la révolte contre le prince Miloche, en 1835, et cette autre révolte populaire de 1858, qui mit fin à l’oligarchie entourant le prince Alexandre Karageorgevitch, montrent clairement que le peuple n’entendait pas que le pouvoir pût exister ou pour le prince seul ou contre lui, maïs bien pour le peuple et par sa volonté.

La démocratie serbe ne provient pas d’un sentiment démocratique inné de la race serbe, elle ne découle pas davantage d’un caractère serbe originellement démocratique. Les Serbes sont des slaves par excellence et on n’a pas remarqué chez les autres slaves que l’esprit démocratique fût une qualité distinctive, tandis que les Serbes possèdent cette qualité plus que les autres peuples balkaniques, et plus, peut-être, qu'aucun peuple européen. Du reste, l’ancien État serbe au moyen

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