La Serbie

lui-même, ainsi que Asquith, Churchill et Morley, proclamé publiquement, au commencement des guerres balkaniques, la faillite de la diplomatie anglaise ? En décembre 1914, George Macaulay Trevelyan a publié dans le « Maclure’s Magazine » un article (« L'Europe après la guerre »), où il reconnaissait également la faillite de la diplomatie anglaise et prévoyait un réajustement de l’Europe sur la base du principe de nationalité,

Depuis la guerre de Crimée jusqu’à nos jours, la diplomatie européenne a motivé l'existence de l’Autriche et de la Turquie par le fantôme de l'impérialisme russe. Puisque maintenant on ne peut plus parler de l'impérialisme russe, est-ce que l’on a, par exemple, l’idée d'utiliser l'Autriche dans la défense contre l'impérialisme prussien, surtout depuis que les divisions autrichiennes Sont dirigées en France et en Flandre pour protéger l’Alsace-Lorraine |! Et les volontaires tchéco-slovaques qui combattent sous les drapeaux français, est-ce que c'est pour le maintien de l’Autriche qu'ils doivent lutter ?

Est-ce que la diplomatie européenne tourne toujours autour des idées du Congrès de Vienne, sans vouloir reconnaître pour un seul instant les droits naturels? Il paraît que même aujourd'hui, au milieu d'une des plus épouvantables et des plus sanglantes crises nationales, quelques-uns des ministres des affaires étrangères ne peuvent entendre parler des Etats non constitués qu'avec horreur; ils considèrent les représentants des peuples tendant à se relever, plutôt comme des parvenus pris du délire des grandeurs et non comme des hommes luttant pour un droit sacré que leurs peuples ont acquis par un accomplissement rigoureux de leurs devoirs.

Est-ce qu’il serait, sans cela, possible qu'un ministre-président anglais pâût parler aujourd’hui d'une reconstruction de l'Europe sans mentionner les Yougoslaves? Les paroles, qu'un peuple qui Sait chanter ses défaites, est immortel, ne sauraient être étrangères à M. Lloyd George. Et lorsque le peuple serbe écrasé, trahi et abandonné, se rendait en exil par la plaine de Kossovo, il était animé d’un esprit dont toute grande puissance pourrait l’envier. L'entretien avec Lord Grey, n’a-t-il pas, par exemple, inspiré M. Lloyd George précisément sur ce point-là ?

En 1871, Guiseppe Mazzini écrivait :

« Une alliance entre l’Autriche-Hongrie et la Turquie est inévitable avec le temps, notamment une alliance dont l’objet sera l'oppression des Yougoslaves, parce que leur indépendance nationale signifierait la fin du régime turc en Europe et l’affaiblissement, sinon la mort, de la Monarchie danubienne. La Turquie et l’Autriche sont condamnées à disparaître, la poignée de ’épée qui les abattra, est entre les mains des Slaves du Sud.— Nous pouvons affirmer aujourd’hui que le succès du mouvement slave est assuré. Il ne s’agit plus de l'empêcher ou de le nier, mais de le suivre et conduire de façon à en tirer les profits européens; il rajeunira la vie européenne par des impulsions et des forces nouvelles; il doit élargir l'étendue des changements infaillibles dans le domaine moral et social. Ce mouvement slave, s’il est combattu, laissé à lui seul ou bien falsifié, peut coûter

LA SERBIE

à l'Europe vingt ans de crises les affreuses et des torrents de sang. »

Il semble inconcevable qu’un esprit hu-

plus

main ait pu, avant la guerre de 1877, avant.

les guerres balkaniques de 1912-13, reconnaître, avec une telle clarté, les questions slaves comme des problèmes essentiels de la politique européenne, et même indiquer les moyens pratiques pour leur solution, tandis qu’il y a encore aujourd'hui des hommes politiques qui fournissent journellement des preuves de n'avoir été, telles des vierges innocentes, pas même effleurés par les questions nationales en général et plus particulièrement par les questions slaves! On a entendu même parler, çà et 1à, au cours de la guerre, de la « vénérable » monarchie autrichienne, pendant que le professeur Massaryk et les Yougoslaves errent dans le monde comme des mendiants et

doivent être contents de n'être pas livrés à.

leurs oppresseurs! 5,

Les Yougoslaves et les discours Lioyd George-Wilson

Le Comité yougoslave nous envoie la déclaration suivante avec prière de la publier:

Nous nous sentons obligés d’exprimer notre opinion relativement aux discours du ministre président anglais et du président des Etats-Unis, discours qui révèlent un désir sincère d’une paix juste et durable en accord avec le principe que la réorganisation territoriale doit avoir sa base sur le principe d’un gouvernement avec le consentement des gouvernés. Cependant nous devons déclarer que le peuple yougoslave (serbo-croate et slovène) ne peut être satisfait des parties des discours qui ont trait à l’Autriche-Hongrie, dont l’état (ainsi que le premier ministre britannique l’a démontré) a constitué longtemps un. danger pour la paix générale et ne saurait être renouvelé par l'espoir tout à fait problématique de la démocratisation de l’Autriche-Hongrie sur la base de l’autonomie seule. La seule voie pour écarter complètement le danger pour la paix est de libérer les nationalités subjuguées en leur donnant le droit — que M. Lloyd George accorde même aux tribus indigènes des colonies allemandes — d'’élever la voix afin de déterminer leur propre avenir. Le principe du gouvernement avec l'assentiment des gouvernés a été sanctionné irrévocablement par le gouvernement du royaume de Serbie et par le € 3mité yougoslave, comme représentant autorisé des huit millions de Yougoslaves d’Autriche-Hongrie et des colonies yougoslaves des deux Amériques et des dominions britanniques. Cette déclaration qui constitue le programme national approuvé par tout notre peuple demande la complète séparation de l’Autriche-Hongrie et l'union avec la Serbie et le Monténégro en un Etat sur la base de la liberté démocratique et des droits égaux pour tous les citoyens; pour cette idée tout notre peuple combat; pour elle la Serbie et le Monténégro ont subi un terrible désastre. Pour elle les divisions yougoslaves, formées de volontaires d’Autriche-Hongrie, ont versé en Dobroudja leur sang aux côtés des Alliés.

EL te

——

A. Gauvain contre Lloyd George

Dans le « Journal des Débâts » du 8

_janvier, M. Gauvain commente ainsi le dis-

cours de Lloyd George :

« M. Lloyd George a dit fort justement que les Alliés ne se battaient pas pour détruire l’Autriche-Hongrie. Aucune des puissances aujourd’hui coalisées contre l’Austro-Allemagne ne songeait, en effet, avant le mois d'août 1914, à porter la moindre atteinte à la monarchie dualiste. Mais les Cabinets de Vienne et de Pest, les hommes qui gouvernaient les deux moitiés de cette monarchie ont alors délibérément lancé leurs peuples dans une guerre féroce en se solidarisant avec l’Allemagne. Ces peuples n’ont pas été consultés. Ils ont prouvé depuis 1914 qu'ils auraient, en grande majorité, refusé leur consentement à la déclaration et aux crédits de guerre. Une partie d’entre eux nous envoie les soldats qui ont pu échapper à la contrainte gouvernementale. La reconnaissance, la justice et le souci de notre sécurité future exigent donc que nous mettions ces peuples en mesure de faire valoir tous leurs droits, de jouir d'un gouvernement « consenti » par eux. Or, ils ne pourront obtenir ce gouvernement que dans l’indépendance. Ils le déclarent publiquement, en plein Reichsrat, à la face des ministres de l’empereur-roi. Connaissant mieux l'Europe centrale et plus avisés que les petits Metternich occidentaux, ils constatent, après de cruelles expériences, que les pays constituant la monarchie austro-hongroise ne pourront être soustraits au joug germanique qu’en acquérant la pleine indépendance. Il est étrange que certains hommes d'Etat s’obstinent à ne pas le croire et à imaginer des combinaisons dont l’inévitable résultat serait de les replacer en fait sous l’'hégémonie germanique, c’est-à-dire de maintenir dans un cadre plus ou moins élastique, le bloc de 120 millions d’AustroAllemands qui pesait avant 1914 sur toute la politique européenne et qu’on a fait rouler sur nous pour nous écraser. :

« En parlant de ces peuples, M. Lloyd George a demandé qu’il leur fut accordé « une autonomie véritable suivant des principes démocratiques ». S'il a voulu dire que cette autonomie serait telle que les gouvernés en fussent satisfaits, son langage ne provoque pas d’objections. Mais

plusieurs commentateurs français publient

déjà des observations inquiétantes. Ils félicitent l’orateur d’avoir ménagé l’AutricheHongrie et ils espèrent que Charles ler se montrera assez touché de cette modération pour renoncer à l’idée d'envoyer des troupes sur le front occidental. Il faut dénoncer sans retard cette observation. Si l’empereur-roi d’Autriche-Hongrie n’envoie pas de troupes sur notre front, c’est qu'il ne le pourra pas. Il est entre les mains de Guillaume Il et fera ce que celuici exigera. S'il nous fait menacer aujourd'hui en essayant de nous engluer, c’est afin de nous faire commettre une nouvelle faute et une lâcheté. Il désire que nous abandonnions la cause des peuples qui se sont compromis pour nous afin de pouvoir leur dire: « Voyez! Les Alliés avec qui vous persistez à vous solidariser

vous sacrifient à leurs convenances. Vous ne pouvez compter sur eux. Rentrez donc dans le giron austro-hongrois où je vous recueillerai avec indulgence. » Comment les Tchéco-Slovaques, les Yougoslaves pourraient-ils résister à cet appel? Se feraient-ils, sans aucun espoir dans le suc. cès final, exterminer ou emprisonner jus. qu’au dernier par leurs maîtres ? Ils se courberaient devant la nécessité d’opération faite ; Charles ler et ses ministres nous diraient: « Les peuples pour qui vous récla. mez l'indépendance sont parfaitement satisfaits de leur sort; occupez-vous donc de ce qui vous regarde. » Et nous aurions ainsi reconstruit de nos propres mains le bloc des cent-vingt millions d’Austro-Allemands obéissant à une même consigne mili-. taire. Où seraient les garanties du main.

tien de la paix et de l'indépendance des

peuples P

« Nous avons jusqu'ici manqué de gagner la guerre pour n'avoir pas voulu la faire contre tous nos ennemis, pour avoir traité en futurs amis des gouvernements qui avaient voulu nous détruire et qui ne peuvent pas avoir changé d'intention parce que leur intérêt reste le même. Nous manquerions la dernière occasion de gagner la guerre si nous trahissions les peuples qui ont mis-leur confiance en nous. La défaite se joindrait à l’opprobre. Pour conduire victorieusement la guerre, nous avons besoin des contingents militaires de ces peu ples. Pour venir à bout de l’Allemagne, est absolument nécessaire que l’AutricheHongrie, en tant que monarchie habsbourgesise, soit préalablement mise hors de cause. C’est seulement après que l’Allemagne ne disposera plus des troupes austrohongroises qu’elle pourra être vraiment acculée. En facilitant au gouvernement de Vienne la réconciliation avec ses Slaves, nous nous suiciderions. À défaut du sentiment et de l'honneur, l'intérêt nous commande la fidélité. »

La France pour la Serbie

M. Pichon, parlant le 11 janvier à la Chambre des députés, a fait à deux reprises allusion à notre

pays, la prernière fois pour dire que la France, alliée . fidèle de la Russie, est allée jusqu'à l'accomplisse- .

ment du devoir suprême. , Le jour, a dit M. Pichon, où un peuple slave, le peuple serbe, a été pris à la gorge par l'impérialisme allemand, nous nous sommes dressés aux côtés de la Russie, pour la défense de la liberté.“ La seconde fois, c'est pour déclarer Solennellement que la France est ferme dans ses accords avec les alliés. , Nous en avons avec l'Italie, la Serbie, la Roumanie, avec plusieurs de nos alliés et, pour rien au monde, nous ne les romprons.*

C'est la première fois, à notre COnnaissance, qu'un ministre responsable allié parle des accords formels passés avec la Serbie. M. Pichon, avec la noblesse coutumière à son peuple, a déclaré que pour rien au monde la France ne passera outre aux obligations contractées. Nous ne voulons pas souligner cette déclaration tout à fait naturelle dans la bouche du représentant d'un peuple chevaleresque. Si nous citons les paroles de M. Pichon, c'est pour dire de notre côté que la Serbie n'oubliera jamais que ce fut la France qui accourut la première au secours de la Russie et de la Serbie. Et nous pouvons dire que si les maximalistes de Pétrograd ont trahi cette même France qui se sacrifiait en 1914 pour la Russie, pour le peuple russe, les véritables Russes ne sont pas coupables de cette trahison ignoble, qui fait rougir tous les patriotes slaves.

Qi

FEUILLETON

L'ANNIVERSAIRE DE IVO VOINOVITCH

— Une interview avec le grand poète —

(Suite)

Jamais de toute ma vie je n'ai eu des suggestions plus intéressantes que pendant le trajet, après cette petite réflexion nerveuse et tendue: Si le train venait à s'arrêter ou bien si quelqu'un jetait un cailloux dans le train, ou bien s’il tombait de quelque part un projectile —je serais tué comme un chien au milieu d'un champ — mais à présent nous voilà vivant. et en prison. Un bon petit souper, quelques notes égrenées par quelque lointain piano, qui se moque de nous, les otages musicaux et là-bas, au fond de la cellule, l’infecte odeur du fameux seau à ordures (Kübel)! À vous dire la vérité, nous avons bien mangé quand même — et nous avons même bu un litre de vin, qui nous a délié la langue. Et ces deux autres malheureux nous ont écouté avec le même intérêt que si on leur avait ouvert la porte de la prison. Ils finirent par nous raconter leurs histoires. Toujours ces mêmes accusations stéréotypées, bêtes et funestes. « On m'accuse d'avoir caché une bombe ou d'avoir été à Belgrade pour assister aux fêtes de Dorothée. » |

Onésime ajouta encore : « Je suis inculpé d’avoir conseillé à nos soldats de ne pas tirer sur nos frères serbes. » — Et toi, Onésime, que dis-tu de tout çà, lui demandais-je en lui regardant droit dans ses yeux d’aigle. Penses-tu donc, camarade, que je sois devenu fou, répond celui-ci avec un tranquille mépris et assez justement. Nous quatre avons causé jusqu'à quatre heurés du matin. Onésime questionnait à chaque instant: « Crois-tu que je serai condamné? » J'essayai de transfuser dans son âme toute ma gaîté, ma sérénité et mon insouciance. Et quand il fut tout à fait gai, il commença à nous parler de ses

Il se coucha tranquillement, et, en nous serrant la main, il ajouta; « Je te remercie bien, camarade, pour tout cela, »

Une heure du matin vient de sonner. J'attendais, éveillé d’autres otages venant de Spalato et des Castelli et nous bavardâmes encore jusqu’à quatre heures du matin. À ce moment nos geôliers vinrent nous emmener, mon ami et moi, pour nous conduire à Sébénico en chemin de fer.

Je m'habillai rapidement. Avant de sortir je m’approchai du supérieur et lui serrai la main: puis je me dirigeai vers Onésime Popovitch. Lui non plus ne dormait pas. Il voulut se lever, mais je me penchai vers lui. et l’embrassai.

Adieu, Onésime... au revoir, lui dis-je. Il m’attira à lui et me dit à l'oreille : merci, frère !..

Quinze jours plus tard il fut fusillé.

Cependant, l’autre jour, j'ai vu un groupe de soldats défiler devant sa tombe. Car après son supplice il fut acquitté et réhabilité. Comprenez-vous maintenant, cher ami, pourquoi, tous les jours, quand je fais ma prière, je pense à mon malheureux compagnon Onésime, en suppliant Dieu que la vengeance ne dépasse pas les limites de la justice.

Encore qu'ému par ces souvenirs inattendus et tragiques, j'eus le courage de demander à notre jeune vieillard des nouvelles de sa santé, « Comme il plaît à Dieu » me rédonditil tranquillement. A la prison de Sébénico j'ai ressenti des douleurs à l’œil gauche et la nuit, j'avais d’étranges visions. À Noël 1914 j'ai demandé un conseil médical, et trois médecins affirmèrent que j'avais à l'œil gauche une maladie dan-gereuse, le glaucome. Fort du certificat qu’ils me donnèrent, attestant que je devais immédiatement être transporté dans une clinique hors de Spalato, pour être opéré par un spécialiste, j’ai demandé au gouverneur de Zara, par l'entremise de la sous-préfecture de Spalato, d’être transporté à Trieste, chez le célèbre oculiste, le Dr Botéri, surtout parce que j'avais, à ce moment, une tante à Trieste, ce qui aurait facilité ma guérison.

Le croiriez-vous ? Ce n’est que cinq mois après, au commencement

dl

enfants, de sa femme et de sa terre...

de mai 1915, que m'est parvenue une réponse négative, et quelques

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jours après, c’est-à-dire fin mai 1915, on m'envoya de nouveau, comme otage, avec un « bataillon de marche » de Sébénico, à travers la Bosnie et la Croatie, jusqu'à Karlovats, d’où j'aurais dû, d'après l’ordre de marche, voyager « per Schub » (en panier à salade) jusqu'aux camps de prisonniers de Leïbnitz ou de Mittergrabern, en passant par toutes les prisons de la Styrie. Comme cela était à prévoir, mon état s’aggrava, à la suite de tout cela, au point que je dus être, lors de mon passage à Zagreb, transporté à l’hôpital des sœurs de Charité. Il m'a fallu longtemps pour me relever de toutes ces fatigues, avant d'affronter l’opération. Mais, hélas, ma force de résistance avait déjà tellement diminué qu'aucune opération ne put plus m'aider. L’œil gauche est complètement perdu, et nous luttons à présent pour sauver le droit. Jusqu'à présent ça va — mais le glaucome est une maladie incurable et sournoise. Pendant longtemps elle s'efface, et subitement elle reparaît.

— Ecrivez-vous quelque chose en ce moment ?

— Je prépare la matière pour l'œuvre de ma vie, et à part cela je mets au point une nouvelle édition de mes œuvres dramatiques, qui sont toutes épuisées,

— Etf « Imperatrix », demandai-je à l'écrivain. Vous nous parlez

de tout, sauf d’elle. Et pourtant bien des gens disent que c’est là votre chef-d'œuvre.

— Je puis vous parler de cela aussi, nous répond [vo Voïnovitch, mais encore une fois, pourquoi ? Mon désir le plus fervent de lire moimême cette œuvre devant un cercle d'amis, Dieu sait si jamais il se réalisera. C'est là un rude travail — et puis mon œil ? C'est là l'œuvre du sort. Je l'ai préparée pendant de longues années, et puis je l'ai écrite d'un seul trait, depuis février jusqu’au 4 juin 1914, Il n’y avait alors pas le moindre présage de l'orage à l'horizon mondial. et déjà mon drame parle de la guerre, : |

— Avez-vous envoyé ce drame aussi au théâtre croate à Zagreb?

— Evidemment. J'ai conclu un contrat avec la direction, m'enga-

geant à écrire chaque année, pendant mon congé, un drame. Et j'ai

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