La Serbie

| APPEL AS REA MB RS PTE RE

ee 1 Samedi 9 Février 1918 - No 6

su ee SR

Belgrade sous le régime austro-hongrois

— Impressions d’un député tchèque —

Il

« Le corps enseignant du pays est obligé de chômer, tant qu’il n’est pas exilé, Il mène une vie misérable, sans moyens d'existence et dépend entièrement de l'assistance publique. Les instituteurs étrangers, d'instruction insuffisante, ont été appelés à greffer sur l’esprit national serbe la culture magyare, afin qu'ils produisent des fruits magyars. C'est la culture magyare, non pas la culture allemande, qui doit remplacer la culture nationale serbe. Comme la Pologne a été livrée à l'influence autrichienne, de même la Serbie a été réservée à l’influence magyare, et voilà les écoles serbes livrées à cette dernière,

« L'instruction publique en Serbie a beaucoup souffert. C’est déjà la septième année de guerre qui la désorganise. La plupart de la jeunesse serbe, qui atteint l’âge adulte, n’a point suivi l'école primaire ou très peu assidûment. Aujourd'hui, l’enseignement serbe commence à renaître après la cinquième année de guerre. Il paraît qu'à peu près le 17 °/, de la jeunesse en âge de suivre l’école trouve maintenant l'occasion de la fréquenter et d'y recevoir quelque instruction au moyen d’une écriture étrangère, d’une langue qui lui est compréhensible, mais qui doit les éloigner de la langue et de l'esprit de ses aïeux et de sa nation pour les conduire à une langue étrangère et à l'esprit magyar. Qui ne se souviendrait pas du « Vae victis ! »

« De l'école nous sommes allés visiter l'orphelinat situé derrière le parc de Toptchider. Sur le mur de l’ancienne cour, nous avons in l'inscription en allemand : K. K. Waisenhaus.

« Dans les divers locaux de l’orphelinat, nous avons aperçu environ 200 garçons et filles, petits et grands. C'étaient les enfants de parents disparus pendant la guerre. Combien y en a-t-il de ces orphelins dans toute la Serbie ?

« Comme à l’école, ici encore les gardiennes de ces orphelins sont des Allemandes et des Magyares de Hongrie. D'ailleurs, notre impression est la même que dans d’autres institutions pareilles, sauf qu'ici tout rappelle la guerre. On nous a montré des chambres à coucher, modestes mais propres, des cuisines et des dépôts. On nous fit remarquer, qu'on préparait les étrennes du Noël orthodoxe (7 janvier n. s.), et que l’on en distribuera beaucoup aux enfants, surtout des choses utiles et nécessaires, des chaussures, vêtements et linges. La maîtresse attira notre attention sur le beau linge que devaient recevoir les enfants. En effet, il y avait de beaux articles tricotés en coton et en laine, Plein d'étonnement, je m’approche de la pile de linge et j'admire la générosité, dont jouissent les orphelins serbes. Quelle ne fut pas ma surprise, en lisant sur chaque article de lingerie: Croix-Rouge Suisse. Berne. Don pour les prisonniers serbes!

*k

« Le camarade Laptchévitch demeure dans une rue écartée. Nous avons découvert vers 8 heures du soir sa maison. Elle était fermée. La petite: porte en fer qui ferme la petite ruelle entre deux maisons, par où il fallait se rendre dans l’appartement de notre camarade, était fermée par une chaîne de sûreté cadenassée, Mon guide frappe fortement contre la porte en fer. Un moment après une voix répondit de l’autre côté. Mon guide appela: Drug Laptchévitch! (Camarade Laptchévitch!) La voix reprit et après quelques minutes l'on aperçut l'ombre d'une personne qui nous ouvrait la porte et nous mena dans la maison par la ruelle sombre. Nous entrâmes ensuite dans l'appartement du camarade Laptchévitch. Dans une petite chambre, sur deux lits reposaient trois enfants. Sur un des lits il y avait encore de la place pour un dormeur, sans doute pour le père de famille, le camarade Laptchévitch. Lui-même était debout devant nous, et nous serrant les mains, répétait: Drugovi, milo mil! (Camarade, je suis content !).

« Une figure intéressante ! Un excellent homme! C'est le patriarche du socialisme serbe et son apôtre à la fois. Il pouvait avoir de 45 à 50 ans, De moyenne taille mais robuste, de larges épaules, il avait une vraie tête d’apôtre. Son visage calme et pétillant d'esprit nous frappait par ses beaux yeux placides, vifs et aussi bons que ceux d’un enfant. C'était sa riche et épaisse chevelure, noire et longue, tombant jusqu'aux épaules et sa belle barbe poivre et sel, couvrant sa poitrine, qui lui donnaient l’apparence et la dignité d’un apôtre.

« Il ne parlait que le serbe. Cette circonstance car je ne savais pas suffisamment le serbe, et mon compagnon, le socialiste viennois Glückel, non plus, ne nous permit pas de lier une conversation plus étendue, En prêtant beaucoup d'attention — et surtout grâce à la parenté du serbe avec le tchèque j'ai pu saisir ce qui suit:

« Le camarade Laptchévitch a été interné pendant quelque mois. Ensuite il a été relâché. C'est

un écrivain et journaliste, mais il n’a point de possi- :

bilité de faire valoir son talent. Il mène une vie misérable de petit marchand ambulant avec sa femme et ses cinq enfants. Je lui posais cette ques” tion : « Et votre parti, que fait-il? »

— « Le parti socialiste serbe ? À Belgrade il y a une vingtaine de camarades à peine. La Maïson du Peuple a été utilisée par la Croix-Rouge. La presse et l’organisation n'existent pas. Les camarades socialistes serbes, ou servent dans l’armée serbe du Vardar, ou sont internés dans les camps de prisonniers, où bien se sont réfugiés à l'étranger dans tous les pays du monde. »

« Le camarade Laptchévitch croit fermement à la victoire de la classe ouvrière et du socialisme. Lui-même est partisan du Zimmerwaldisme. Il connaît la situation des pays tchèques et slovaques et les courants de notre parti socialiste tchécoslovaque. Nous nous sommes rendus ensuite au « Café Vardar », où se réunissent les socialistes, en compagnie de cet excellent homme, calme dans le malheur et dans le désastre de sa patrie, mais dont l'espoir en un avenir meilleur est invincible. « En sortant, ne sachant que dire à cause de l'insuffisance de mes connaissances du serbe, et aussi

. afin de soulager la peine qui l’oppressait en faisant allusion aux souffrances des autres, je lui dis : « Camarade, notre nation elle aussi est sous le joug ». Oui, me répondit avec calme l’apôtre du socialisme serbe avec des gestes expressifs, « vous trois siècles — nous une seule année. Nous souffrons davantage ! »

« Suivant les informations officielles qui nous ont été transmises, l’administration de la Serbie occupée, sans la Macédoine, est organisée comme suit.

« En tête de l'administration est placé un gouverneur qui a son siège à Belgrade. Il a 12 arrondissements sous ses ordres, dont chacun se compose de 3 à 4 districts. Le gouverneur est à la tête de l'administration militaire du pays; les chefs d'arrondissement et ceux de districts, de même que les administrateurs, sont tous des militaires. L'administration des arrondissements et des districts est divisée en département purement militaire et en département civil. Cependant, cette administration civile est entre les mains des militaires. Il saute aux yeux que les éléments magyars prédominent dans l'administration du pays. Depuis l'occupation on a donné 16.000 concessions commerciales aux commerçants magyars au détriment des indigènes.

-« Cet état est considéré comme insupportable, car il livre les indigènes à la proie des étrangers qui ne songent qu'à s'enrichir promptement et qu'à exploiter le pays.

« L'approvisionnement est soumis aux mêmes prescriptions que l’arrière-front de la monarchie austro-hongroise ; mais il pèse plus lourdement sur les épaules de la population, car après l’occupapation, le pays a été entièrement privé de ses res-

sources par les réquisitions des armées en marche et surtout parce que dans un pays ennemi et vaincu, les ordres sont exécutées très rigoureusement et les contraventions sont plus sévèrement réprimées. « Tous les produits de l’agriculture doivent être livrés à l'administration militaire, suivant les prescriptions en vigueur. On ne laisse aux producteurs qu’une certaine quantité. On n’a eu de la farine de froment que jusqu’au 1er décembre 1917; pour le reste de l’année, il n’y avait que du maïs. Le peu qui reste de l'industrie, se trouve entre les mains de l’administration militaire. Le bilan annuel de la dernière année administrative était de 840 millions de couronnes. Le bénéfice net atteignait 30 à 40 millions. On est forcé de payer en couronnes dans tout le pays.

« Le résultat favorable du bilan réside dans le fait que l’on paie aux producteurs les prix les plus bas, tandis que les produits sont revendus à des prix relativement élevés.

« Le pays compte 2000 hameaux groupés en 860 communes. L'administration civile des communes, organisée sur le modèle des lois serbes, est exercée par des magistrats nommés par le gouvernement militaire. À Belgrade, c'est l’ancien ministre de la guerre et des finances, Vasa Antonié, que le gouverneur militaire a appelé aux fonctions de maire. Le secrétaire de l’organisation syndicaliste à Belgrade, le camarade Luka Pavitié, et encore un autre camarade, élu au conseil municipal déjà avant la guerre, font partie de l'administration municipale. Les œuvres de charité sont administrées par les « kmets » (doyens de la ville) sous le contrôle du gouvernement militaire. Aujourd’hui, il y a à Belgrade environ 10.000 personnes qui dépendent des fonds communaux pour les pauvres. Ils touchent 5 couronnes par mois par personne. Pour cette somme, ils se procurent à peine la quantité de farine prescrite pour une personne et pour un mois. Il reste le problème insoluble, de savoir comment les pauvres de Belgrade se procureront d’autres provisions indispensables à leurs besoins ? Un œuf, acheté en sous-main, coûte de 80 centimes à une couronne, un kilo de lard — comme chez nous aussi en sous-main, Se paye jusqu'à 30 couronnes. Les rations officielles sont insuffisantes — comme en Bohême — pour se nourrir.

« Voilà les conditions, dans lesquelles plus d’un quart de la population de Belgrade se voit obligé de vivre.

« Puisque nous-mêmes, après les souffrances de quatre ans de guerre, nous désirons la paix et que nous souhaitons voir la fin de toutes ces horreurs et l'accomplissement des vœux que nous formons pour l'après-guerre, — combien les désirs des peuples assujettis doivent-ils être plus ardents encore dans les pays, qui, d’après la devise de la démocratie russe: « pas d’annexions et restitution des territoires occupés », retourneront à la propre administration des nations libres et indépendantes, combien doivent-ils souhaiter avec plus d'intensité encore le moment après lequel ils soupirent, où le droit de disposer d'eux-mêmes, leurs libertés et leurs droits civils leur seront restitués ! »

*

En publiant ce récit mis gracieusement à notre disposition par le Bureau de presse tchèque à Genève, nous nous abstenons de tout commentaire, laissant le document parler de lui-même.

« L'Eté bulgare 1915 »

On nous écrit de Paris:

Le récent ouvrage de M. Dunant: « L’Eté bulgare 1915 », a fait ces temps derniers, l'objet de commentaires nombreux et divers

su s’y prendre — un revirement en faveur de l’Entente.

En 1915, M. Dunant se trouvait à Sofia en qualité de correspondant particulier du « Temps ». Les portes des hommes d'Etat bulgares lui ont été largement ouvertes, Et M. Guéchoff, chef des narodniaks, et M, Malinoff, chef des démocrates, et les progressistes, et les radicaux, et les agrariens,

| tout ce monde s’était empressé de rappor-

dans les milieux politiques de France. En.

présence des conversations que M. Dunant eût à l'époque avec les représentants des différents groupements politiques en Bulgarie, on est vraiment tenté de croire que la diplomatie alliée n’a pas fait tout son devoir pour ramener la Bulgarie à ses côtés, que l’état d'esprit qui y sévissait avant son intervention permettait déjà, — si l’on avait

ter à M. Dunant les idées que les groupe. ments, dont ils sont les représentants autorisés, avaient formulées dans la question de la guerre et de la peix, qui agitait alors le peuple bulgare tout'entier. Ces idées, M. Dunant nous les présente dans son remarquable ouvrage. Tous les hommes d'Etat bulgares appartenant à l'opposition auraient flétri devant lui l'alliance projetée avec les Empires centraux.

Nous: n'avons pas l'intention d’examiner ici à fond le: livre de M. Dunant. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher d’observer tout de suite que M. Dunant n’a pas eu le temps nécessaire d’étudier la psychologie du peuple bulgare, de ses chefs et de ses dirigeants. Lorsque M. Dunant transmettait fidèlement les paroles d’un Guéchoff, d’un Malinoff ou d’un Tsanoîff, il ne se doutait nullement que derrière chaque parole et derrière chaque geste se cachaïient l'hypocrisie, le mensonge, le désir d’arriver à leurs buts politiques particuliers, c’est-àdire au pouvoir. L'opposition bulgare subit depuis des longues années l'influence allemande et l’esprit germanique l'avait envahie au même degré que le gouvernement lui-même. C’est dans la nature du peuple bulgare de s'adapter facilement aux Germains, car le peuple bulgare et le peuple allemand vivent et se développent dans les mêmes idées de domination, de conquêtes et d’oppression. Dans son livre « La Bulgarie en guerre », l'écrivain bien connu, M. Léon Savadjian, disait (page 22): « En Bulgarie, tout gouvernement, fut-il le meilleur, est combattu avec acharnement par l'opposition dans l’unique but de le renverser pour prendre sa place. L'opposition se trouve toujours aux prises avec les idées du gouvernement, quel qu’il soit, et adopte sans hésitation, les idées contraires aux siennes. En 1915, le gouvernement bulgare était germanophile; l'opposition se déclara russophile. Si le gouvernement bulgare avait été russophile, toute l’opposition aurait été germanophile à outrance ».

La pensée de M. Savadjian est l’expression exacte des sentiments qui ont guidé l'opposition bulgare dans sa lutte contre le gouvernement de M. Radoslavoff. D'ailleurs, l’opposition bulgare, lorsqu'elle s’est vue incapable d’arriver à ses fins, jeta le masque. Et depuis l’intervention bulgare nous n’avons jamais connu une parole, un geste, un mot, tendant à prouver qu’en Bulgarie il y a des gens qui ne voient pas d’un bon œil l'alliance avec l'Allemagne. Au contraire, aussi bien M. Guéchoîff et M. Malinoff que M. Tsanof et M. Sakysofi, aussi bien la droite que l’extrême gauche, professent des sentiments de sympathie et de dévouement à la Prusse. L'opposition bulgare tout entière soutient aujourd’hui la politique du tsar Ferdinand et de son gouvernement et n’a d’autre désir que celui de voir la démocratie française et la démocratie anglaise terrassées, afin qu’elle puisse accomplir sans contrôle ses desseins de domination et de conquêtes.

Lorsqu'on parle de l’écrasement du militarisme prussien, on ne cevrait pas oublier le militarisme bulgare, aussi dangereux et aussi fatal pour la sécurité et la tranquillité de l’Europe. La Prusse de Guillaume et la Prusse des Balkans méritent un sort identique. Jos. DEL.

identité de causes qui existe rarement par la validité de la déduction.

Il ne peut y avoir de doute que la fusion complète des Yougoslaves en un seul Etat unitaire, serait, si cela peut être accompli et si tel est le désir de la race, la solution idéale du problème de leur union nationale. Un gouvernement unitaire est la forme de gouvernement la plus forte et un Etat unitaire peut agir avec une décision et une promptitude qui ne peuvent être atteintes en général par aucun autre. Le cas de l’Empire allemand n’est pas une exception réelle à cette règle car sa constitution est une anomalie. Tandis que les relations entre la Prusse et la Bavière participent du caractère d’un Staatenbund, celles de la Prusse avec les Etats plus petits sont d’un strict Bundesstaat et ce fut pour cette raison que Bismarck — ainsi que se le rappelleront les lecteurs de ses Souvenirs et des Mémoires du prince de Hohenlohe — n'était en aucune façon inquiet de forcer le pas de l’union interne entre 1866 et 1870, puisqu'il craignait que les Etats du sud ne se trouvassent forcés de s'opposer à la Prusse, et les concessions faites à la Bavière furent toujours regardées plutôt comme une nécessité que comme désirables en ellesmêmes. En dépit de ces concessions, la constitution de

. l'empire allemand donne une prédominance presque com-

plète à la Prusse dans toutes les matières d’une importance commune, prédominance qui est renforcée par la position constitutionnelle de l’empereur et l’absolutisme du chance: lier dans le ministère, faits qui rendent possibles de promptes décisions. Les arguments qui peuvent être ajoutés contre un Etat yougoslave unitaire ont été notés de temps en temps en cours de route et ont seulement besoin d’être résumés ici. Ils reposent sur différents degrés de développement culturel atteints par les différentes divisions de la race, la différence de développement historique et de traditions historiques qui a distingué les Serbes des Croates et des Slovènes, sur le danger de voir l’enthousiasme pour l’unité se refroidir quand la race sera délivrée de la domination étrangère, et sur les difficultés qui attendent la fusion et la coopération de parties politiques formées pour subvenir à différents besoins et pour la recherche de buts différents dans le passé. D’un autre côté, les réponses à ces arguments ont été également données au cours de la discussion des problèmes variés que soulève l'avenir de la race. Nous avons eu le témoignage de différents représentants de la race en ce qui concerne le désir d'unité et l’opinion que le sentiment est permanent et mûri, et le résultat de jugements définitivement conçus et légués à toutes les branches comme la grande et lourde leçon du passé. En

tout cas, un changement sera inévitable, comme résultat de la guerre, dans la composition et l'aspect des. différentes parties politiques et la fusion complète entraînera l’occasion et la nécessité de groupements politiques nouveaux pour s’accorder à de nouvelles conditions. De tels changements, arrachant les partis à leurs vieilles amarres, seront en réalité un bienfait et permettront aux hommes politiques d'aborder l’avenir libéré des entraves du passé. Il a été observé plus haut que les divisions religieuses n'opèrent plus comme elles l’ont fait, les prêtres orthodoxes et catho” liques se sont enrôles sous la même bannière nationale et ont souffert pour la même cause en bons Yougoslaves. Bref, comme un gouvernement unitaire est le plus fort et en Soi le plus désirable, il apparaît donc comme le but auquel tendent consciemment les Yougoslaves. La race est certainement moins divisée que ne l'était l'Italie au temps du Risorgimento et dans le dernier cas, nous savons que

des projets fédératifs ont dû céder au désir de la fusion

complète en dépit de la

rande dif i exi ore sntre-te Nord=rle férence qui existe enc

|

Imprimerie L. Reggiani, rue du Diorama, 16, Genève.

: