La Serbie

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À

bleau de Charmaiz, si ce n'est notre salisfaction de voir les événements aller vers leur dénouement. Car, tandis que Fâme des Allemands d’ Autriche, fatiguée el inditférente, présente des symptômes de sénilité, présage de l'effondrement, les peuples slaves el latins font preuve d’une vitalité et d’une énergie d'êtres jeunes qui aspirent à la vie. La nalure même des choses incline la vieille monarchie vers sa fin mérilée. ET l'ouverture du Reichsrat, il y a quelques jours, ne suffira point à prolanger une existence condamnée.

LP.

annees

La Bulgarie, la Grèce et les Alliés

À l'occasion de lanniver ur e de l'entrée en guerre de la Grèce, le Lord Mayor de Londres avait organisé à Mansion House un dîner solennel que présidait Mr. Win ton Churchill, Après lallocution de Mr. Churchill qui avait rendu un hommage mérité au grand homme d'Etat grec, M. Venizelos, le ministre de Grèce, M. “Gennadius, a prononcé un grand discours, dont nous reproduisons Les passages essentiels, d’après le comple-rendu publi 6 par 1e Times du 28 juin.

«M. Gennadius a déclaré, au débul de son discours, que les Grecs se baltaïent contre un ennemi héréditaire aussi féroce, sans

. conscience et déprédateur que Le Hun luiméme. Les Grecs el leurs frères, les Serbes, se ballaient conjointement pour la rédemption de leurs foyers, pour {a liberté de leurs peuples et pour une paix Sûre el permanente dans les Balkans. ou demandons seulement, a--il dit, que la péninsule soit laissée libre et que les peuples du Bal-

ns-

kan en soient les propriétaires. Nous ne pouvons pas espérer une paix durable, si. d’autres cherchent à sy établir, ou si

n'importe lequel d’entre une hégémonie.

Les Bulgares, continue-t-il, ont déclaré en, lermes précis que celle hégémonie méêime était leur but. [ls se sont fait gloire d'être les Prussiens des Balkans. ls ont adoplé Le même système, les mêmes moyens pour alléindre ce but. Ils ont extirpé lPélément grec el serbe dans toutes les régions occupées par eux. La Roumélie Orientale et Le littoral de la Mer Noire étaient peuplés d’un quart de million de Grecs quand ces territoires av aient été annexés par les Bulgares. Et où en ti celte population maintenant? Au mois die juillet 1906, six ans avant la première guerre balkanique, les Bulgares avaient effacé les deux villes grecques Anchialos el Stenimachos, si florissantes, simplement parce quelles étaient habitées par des Grecs. Ils ont démoli et détruit toutes les écoles grecques et les institutions de FT à Philipopolis et sur le littoral de la Mer Noire, et ruiné les foyers de 80.000 Grecs qui se sont réfugiés en Grèce. De tels procédés caractérisaient Les Bulgares déjà à l'époque de leur migration d'Asie vers les côtes du Danube. Toute leur histoire est une suite de pillages, ‘de meurtres et de perfidies.

Le terrible crime auquel je viens de faire allusion, continua-t-il, était alors inconnu de la presse, grâce aux mêmes amis de cette race de pillards, qui au débuf de Ja guerre actuelle avaient donné de faux renseignements concernant les intentions de ces doux Bulgares. Ils disaient que la Bulgarie n'avait pas Pintention de se joindre aux Allemands, au moment même où nous savions que le gouvernement de Sofia avait déjà conclu un traité secret

nous prétend à

FEUILLETON

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avec les Empires Centraux, qu'il ave ni reçu des subventions considérables, des équi- . pemenis militaires et était en rain de salisfaire très activement aux besoins de la Turquie. La même lactique est suivie maintenant. On dit que les pauvres, Bulgares ne demandent que ce qui leur apparlient. ce qui est à eux dans le même Sens que les Allemands exigent, d’un côlé, Anvers, et de Pautre Constantza.

En bon anglais, cette sorte de Ve doirie veul simplement dire que la Bulgarie cherche à s’agrandir aux dépens de la Grèce et de la Serbie.

J'ai traité franchement celle question parce que nous sommes sûrs qu'une telle iniquité ne peut faire le sujel d’une discussion sérieuse, La Grèce est entrée en guerre Sans exiger des promesses. Nous sommes entrés en guerre sans conditions, parce aus nous avons une confiance entière dans l'esprit de justice de nos grands alliés, Nous sommes convaincus que lAngleterre, la France it l'Amérique se battent pour la civilisation el non pour la « bulgarisation »; pour le règne ‘de la liberté et non pour monies; pour la libre détermination peuples, et non pour la reconnaissance des soi-disant droits historiques, économiques et stratégiques de races de pillards. Une nation, qui a fait et fait encore | efforis magnifiques, les sacrifices - héroïques qui nous ont gagné l'admiration sans bornes, le respect incont: esté du monde accomplir cette

entier, pourra sûrement entreprise avec honneur el groire, honueur (el gloire que, jamais encore, De

à l'humanité, »

militaire n'a su acquérir

Une discussion des syndicalistes sur l'Autriche

Nous Lenons à reproduire une diseussion très intéressante entre M. Charles Albert, du jours syndicaliste « La Bataille » (Paris) et le directeur de la revue socialiste et syndic aliste «fl Rinnovamento» (Milan, No 3 du 1 mai 1918). M. Ch. Albert défendait La thèse autrichienne, affirmant que de problème austro-hongr n'est pas. un problème national, mais plutôt un pro blème de la politique intérieure austrohongroise. I s’agit simplement de subslituer à la monarchie dualiste un Etat nouveau, fédér ue et démocratique. Il faudrait faire de l'Autriche une « Sui ss houvelle ». M. Albert allait même jusqu'à supposer que la Serbie, tout en s'unissant aux autres pays YougOSlAVES, aurait intérét à l'aire partie de cette Aufri che-Hongrie: « nouvelle »!

A cette thèse bien étrange chez un repré

sentant du parti syndic aliste ouvrier, M. De Ambris, directeur du « Rinmovamento ». à opposé le droit naturel des nationalités. de décider elles-mêmes de leur sort et de se constituer en Elals indépendants. Tout le monde reconnaît, déclare M. De Ambris, que la réalisation des aspirations. légitimes des nationalités d’Autriche-Hongrie ne peut avair lieu sans la destruction préalable de l'Autriche. M. Albert slest empressé de répondre dans la « Bataille ». Selon lui il ne faut pas prostites comme la but de notre guerre la destruction de l'Autriche. Nous “evons plutôt souhaiter que le mouvement de résistance contre le prussianisme se développe en Autriche

motif de contrecarrer ce mouvement par. des formules telles que « delenda Austria », formules qui influeront défavorablement les masses allemandes ‘en Autriche.

doute, la bravoure de ses troupes et celle de ses …… « « La æélébration de la, fête

Pimp silion d'hégé-' des Se

:les Bulgares

: content de cette dernière déclaration ‘avoir donné pleinement raison à M. Pas-

. et la vallée

À cette réponse, M De Ambris a riposté par un article vigoureux constatant :

do Que le démembrement de l'Autriche répond à un principe supérieur et irrécusable de la justice nationale et internalionale. 20 Que le meilleur moyen de priver l'Autriche de son principal allié consiste dans l’encouragement des tendances centrifuges ides nationalités opprimées.

Bo Que c’est seulemient par une révolution intérieure en Autriche-Hongrie, soutenue vigoureusement ee l'Entente, que Pon arAS à isoler l'Allemagne et à la con-

raindre à la paix.

M. Albert n'a rien répondu, laissant aux lecteurs le soïn de juger eux-mêmes €es deux thèses adverses.

Cette discussion est très inslructive, en ce qu'elle montre à tous les optimistes que ‘le mirage autrichien subsiste toujours, même dans les milieux où l'on s'attend le moins à le rencontrer.

La préméditation de l’ex-roi de Grèce.

On maude d'Athènes que ie ministère des affaires élrangères a remis au juge d’instruction, chargé de l'instruction de laifaire des ex-ministres Skouloudis et Lambros, la copie légalisée de la traduclion des télégr ammes des 23 et 24 septembre 1915, envoyés par 1 M. Passaroff, alors ministre de Bulgarie à Athènes, d’après lesque:s on voit que l'attaque traitresse des Bulgares sétail produite avec la complicité de Pexroi Constantin. Lorsque l’ex-roi demanda à M. Passaroïf, pourquoi les divisions bulgares Turent mobilisés, celui-ci lui répondit qu'il ne s'agissait que d’une simple concentration de troupes à.la frontière. À quoi le roi répliqua: « Vénizélos pense comme moi qu'en mobilisant, vous avez comme but l'occupation de la Macédoine, de Niche, de Pirot et de la vallée de la Morava. L'occupation de La Macédoine CREse un sasus fœderis d'après 1e

raité gréco-serbe. L’oec paf on de Niche, de Pirot et de la vallée de la Morava détruirait léquilibre balkanique. »

M. Passaroff essaya de convaincre lexroi — £e qui na pas été difficile — que l'occupation de la Macédoine serbe par ne constitue pas um casus fœderis pour la Grèce: pe à la Serbie: orientale, M. Passaroff disait que [1 Bulgarie wa aucune prétention là-dessus. « En ce qui concerne Niche, Pirot et læ vallée de la Morava, disait M. Passaroff, ce sont des intrigues serbes: » L’ex-roi qui feignait de s’apposer à l'attaque bulgare n “était pas près

saroff en ce qui concerne la qe sdoine serbe, il l’'encouragea même pour la SeTbie ortentale: « St vous prenez Pirot, Niche de la Morava, disait-il au ministre bulgare, l'accroissement terrilorial irest pas très considérable, el nous ne pouvons nous y opposer, Car nous ne pouvons pas déclarer la guerre à cauise dur territoire étranger. Je vous prie de déclarer à S. M. votre tsar que dans votre

: action contre la Serbie vous ne vous heur: terez à aucune opposition de notre part,

toujours davantage, et nous n'avons aucun |'Car nous ne verserons pas notre: sang pour

sauver la Serbie contre vous et ‘contre

| Allemagne. »

Digne émule de l’école de Potsdam, eet

, AVEC

| leur jaie de voir

_Samedi 27 Juillet 1918 Ne 27

LE Mae Ghana an ac ouaaun Late ap Gant 0 0e Aoune mme we De amener TNA US LUE + DANS LES BALANS

: (1 ÎLes mœurs bulgares!

Nous donnons quelques échäntilione des mœurs bulgares, d’après les nouvelles parues dans la presse bulgare, au sujet du remaniement des fonctionnaires par le nouveau gouvernement.

«Le président du Conseil Municipal de Sofia, C. W. Radeff est parti à l'intérieur, Il est à la veille d’être révoqué, car il est inculpé devant les tribunaux d’avoir détourné 120.000 kilos de sucre.

Le préfet de Sofia est révoqué. 26, VI).

Sont révoqués, les préfets de Bourgas, de Plevna, d’Andrinople et de Pirot: les trois premiers ont été traduits devant les tribunaux pour Jaux et détournemelns dans les commissions. (de réquisi ‘tion, tandis que le

(Mir,

quatrième est accusé d'abus de pouvoir et.

de. concussion. Les démissions du préfet

de Vidin et de Nich! sont acceptée S.. : (Warod, 26 VI).

Le directeur du ravitaillement, le général Pétroff, a donné sa démission. (Preporetz, 26 VT).

L'inspecteur général du ministère de l Insi

rieur à donné sa- démission qui esl acceptée. (Narodni Prava. 26 NI). Sont congédiés tous les mécaniciens et

lous les ouvriers de ladministration des chemins de fer qui. bien que ne connaissant pas le métier, avaient été engagés par l'ancien ministre des Travaux Publics. désireux de protéger ses partisans. On à envoyer à l'étranger des personnes dont les services ne comportaient pas un tel départ. » (Mir, 28 VI)

La politique en Autriche-Hongrie

« Unser » Konrad en disgrâce

Le lameux chef militaire autrichien, ke baron Konrad de Hôtzendorif, appelé par les vieilles dames de Vienne et par leur organe préféré, la «Neue Freie Presse», une lendresse particulière «unser Konrad», vient d'être congédié, avec tous les honneurs dûüs à ses incapacités. Les journaux magyars ne peuvent pas cacher le grand chef jouir de sa retraite.

Le «Budapester Hirlap» rappelle qu'en temps. de paix, la guerre défensive contre l'Italie était l'unique souci de lex-chef d'élat-major, Il était dès lors naturel que linsuccès de la dernière offensive le frappât en plein. Le «Pester Hirlap» ne cache pas s# satisfaction de voir Cloïgner du commandement un général considéré par

. l'opinion hongroise comme un ennemi des

Magyars. Et il ajoute :

Son grand art consistait à dépenser, non à orcaniser. Sa spécialité était Ja préparation de la guerre contre l'Italie, si bien qu'il dépensa tous les denjers de la Monarchie pour forti-

‘ fier la frontière iltalo-autrichlienne, Nous saluwons dans l'éloignement du barom Conrad le: triomphe

d'un HOUVEAU.

Le «A Nap» est encore plus cruel et dit:

Aucun soldat hongrois ne versera une larme pour le général qui s'en "va.

Conrad von Hôtzendorf nous semble désormais ‘un vieillard de cent ans. IL survit à luimême. Pourquoi n'a-t-il pas pris son repos plus tôt, berucoup plus 1ôt?

L’oraison funèbre du «Deli Hirlap» est aussi catégoriquement froide: Pourquoi ces honneuss à ce vieux général?

Vent-on peut-être rendre un hommage spécial au général autrichien qui s'est toujours faït battre,

program me

Homme. qui porta la couronre de Grèce! Re mhlaré que ses calculs sc! soient toujours. vérifiés ?

COR RR O OONNRE. — HO ON e serbe est ‘uné

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Hommages britanniques à la Serbie

Dans le numéro 25, du 13 juillet, nous avons gom-

mairement rendu compte de la grande fête nationale) serbe (Vidov-dan) célébrée à Londres, d’une manière solennelle. Outre le message de M. Lloyd George que) nous avons déjà publié, de nombreux ne politiques de la Grande-Bretagne avaient lenu it leurs sympathies et leur dévouement à la Serbie et : la cause yougoslave. Nous publions ci-après les Fate de ces messages, qui ont été lus pendant !la cérémonie à l’église St Mary le Bow. |

Lord Milner, ministre de la guerre, écrivait :

« Je regrette sincèrement de ne pouvoir apporter en

personne mon tribut d'hommage aux vaillants shldats

serbes tombés au cours de la guerre actuelle ‘et de ne celle journée

pouvoir commiéniorer au milieu de vois, , qui rappelle les sacrifices que la Serbie fit d'elle-même pour son honneur el sa liberté, qui, dans l’histoire, la couvrent d’une gloire éternelle. Une fois encore, comme elle le fit äl ya cinq siècles, la ‘Serbie s'est mise à la brèche pour résister à l’assaut de la barbarie organisée, ét sés chefs. comme le roi Lazar à la veille de Kossovo, ont repoussé les gains immédiats et la sécurité. pour obtenir une récompense plus durable. La Serbie traverse aujourd’hui sa seconde grande crise, maïs, ‘sans. aucun

alliés amèneront l'heure de son complet rétablissement. »

Le général Smuts, membre du cabinet de la guerre,

écrivail: Ù

«Je suis vraiment désolé que mes es du. 28 juin ne me permettent pas d'assister à la célébration de Kossovo. J'aurais bien voulu pouvoir y assister el y apporter mes hommages à l'esprit héroïque du peuple serbe. Le peuple qui pet célébrer ses défaites non moins que ses victoires et y puiser la force, a de: brilJantes destinées devant lui, quelles que soïent les ‘soulfrances qui l’accablent momentanément. La Serbie a lant souffert qu'on ne peut ue prier que ses jours d’agonie soient bientôt passés et qu'un avenir brillant renaisse de ses épreuves et de ses souffrances. »

Austen Chamberlain, membre. du cabinet de guerre, avait adressé le télégramme suivant:

« L'héroïsme de la défense serbe et les souffrances du peuple serbe combinés leur ont.gagné l’admiralion de tous les Anglais Même au milieu des vastes ques: tions soulevées par cette guerre, les aspiralïons de la Serbie et des peuples de la même race ne seront pas oubliées par nous. Nous attendons avec impatience le jour, où rétabli sur son propre sol et en possession de sa pleine liberté, le peuple serbe pourra DAuner la récompense de sa lutte héroïque, »

M. Asquith, ex-premier ministre, adressa le message suivant :

x [juste occasion pour renouveler l'hommage du peuple britannique pour lhéroïque nation serbe. Ses sacrifices pour sa liberté me seront jamais oubliés par mes compar triotes. » ‘

Le vicomie Northcliffe écrivait: =S}

« La célébration par le peuple serbe de l'anniversaire de Kossavo, anniversaire de leur plus grand désastrg national, est une preuve de sa foi tenace en s& libéxation nationale. £e n’a jamais été plus certain que je le suis aujourd'ui que le triomphe prochain de la cause alliée justifiera pleinement cette foi. Si les Alliés ne soutenaient point la Serbie, ne veiïllaient pas à cæ que justice lui soit faite et n’assuraient pas sa sécurité et son indépendance en union avec les peuples de mêm* race, ils perdraient tous leurs droits de se considérer comme les champions de la liberté humaine. Ils perdraient la force morale qui leur a permis de rester fermes jusqu'ici et qui seule peut leur assurer la victaire Com plète et une paix durable. »

Lord Bryce écrit:

« Ce serait avec plaisir que je me rendrais au Requien auquel vous m'avez si aimablement invité et me joindrais à vous pour offrir mes hauts hommages à la mémoire des héros de Koëssovo et prierais pour rendre la paix. la sécurité et la prospérité à vos compatriotes serbes: Vous savez combien la Grande-Bretagne, qui aime la liberté et la justice, partage de plein cœur les ‘espoirs