La Serbie

Luigi Barzini et les Slovènes

Au « Gorriere della Sera »

C'est sous ce titre que le Slovenski Narod de Lioubliana (Laibach), du 30 décembre, publie un article de fond que voici :

« Luigi Bazzini, le meilleur et le corréspondant italien le plus connu du « Coraiere della Sera » de Milan, a rendu célëbre, cas dernières années, son admirable prose, Ses descriptions artistiques des contrées, des champs de bataille, du couchant du soleil, des nuits Wd’orage, en donne au lecteur une image plastique, Son éloquence mélodique est un vrai plaisir pour le lecteur italien let ses descriptions sont très attrayantes, Maïs lorsqu'il se met à examiner les questions politiques, on reconnaît tout de suite que sa pensée nationale est enveloppée du mirage des paroles ravissantes, Sa fantaisie le porte dans la spère des idéals enchanteurs, traduits pa d’admirables mots dépourvus de valew- objective, Dans deux longues correspondances de Trieste, il décrit, dans son journal, les fêtes italiennes qui ont eu feu ici ces jours derniers, ainsi que de brouhaha des rues, la splendeur des parades militaires, la complexité de ia bureaucratie italienne, les sympathiües dont jouit l’armée italienne auprès de la population, etc. {

C’est avec plaisir que nous avons lu cette belle prose, artiste dans sa forme, mais dont le contenu correspond moins à la réalité. Il traïle ensuite des questions politiques : É

« Ce n’est pas seulement l'opinion de Ja popultaion italienne que nous devons approfondir, dit-il, L’opinion de nos enniemis doit nous intéresser aussi. Il est nécessaire de la connaître, de la suivre et d'en trouver la source. Nous avions donc remarqué que la population slave qui nous entoure est opposé à njous à cause de ses habitudes et de ses erreurs. Ils ne connaissent pas lItalie, car ils ont toujours été incités à la haine contre elle: ïls me connaissent pas son histoire glorieuse, Isa grandeur, sa gloire, Ils la croïent petite, pauvre, haïe de Dieu, Ils ignorent tolalement nos victoires, Ils ont entendu dire que nos canons sont français, mbs navires anglais, notre ravitaillement américain et que c'est avec ces aumônes que nous sommes arrivés, sans lulte, jusque chez eux et sur l’ordre des Alliés, Nos soldats, braves et disciïplinés, par leur seule présence, font déjà une admirable! propagande: cependant les soldats partiront et les instigateurs resteront, Lie sens slave n’&st pas inaccessible à la vérité expliquée et les Slovènes pourraient y croire, Elle leur aurait permis de nous voir sous un autre aspect. Pourquoi ne nous ln occuperions-nous pas? Pourquoi ne pas chercher le contrepoison à l’empjoisonnement continuel par le mensonge anli-italien, sûù banal et si ordinaire, alors que nous avons tout de même une population sloïène patriote dans nos anciennes frontières qui a fourni de si admirables soldats à l'Italie et que nous pouvons {rouvier chez elle des centaines de bons ressortissants qui seraient capables de dire aux Slovènes, en langue slovène, ce qu'est cette patrie italienne dont nous sommes les fils.

Nous devons pénétrer dans l'âme du peuple, pour développer une action mor rale, pour suivre le cours: dà ses idées, pour connaître sa susceptibilité, pour ne pas vivre séparés de lui, comme si nous nous désintéressions de lui et comme si nous voulions être des témoins oisifs qui ne prennent pas part à ce qui se passe, à ce qu'on dit, à ce qu'on croit. L'heure actuelle est le seul moment qui permetle une action forte, C’est à présent qu'il y a encore des vaincus et des vainqueurs, C'est la situation que la paix trouvera, qui demeurera, Il n'est'que temps pour qu'avec les drapeaux italiens et les armées italiennes, l'Italie entre aussi, ellemême, dans les pays sauvés dans la plénitude de ses droïts @t de sa force. »

Il est impossible d’altérer (dénaturer). Les faits de manière pire, Lies Slovènes des territoires ‘occupés de Trieste, Goritza el Istrie, + qui :sont renseignés par tune. Cxpérience de plusieurs dizaines d'années, à qui aucune nuance de persécution mor

rale où matérielle n'a été épargnée, qui.

ont dû lutter pendant une longue série d'années, de toutes leurs forces, pour avoir une miette des droits les plus naturels, humains et civiques, et qui, justement à présent, sentent toufa la, prédominance de la force brutale sur le droit, à qui Encore on interdit de parler leur langue, dont on déshonore les drapeaux nationaux ;

“un peuple poétique. il SeMD

°

que l’on menace d’une longue captivité s'ils se permettent d'exprimer librement lewr pensée; À qui on rend impossible l'existence parce qu'ils veulent rester des hommes de caractère: à qui on veut acheter, pour une poignée de riz, le reniement de leurs propr@s convictions; qui sont chassés de leur propre pays @t du loyer de leurs aïeux, rien que parce qu'ils sont nés de la imère slovène à laquelle ils sont demeurés fidèles; qui sont lenfermés dans le castel où dans des camps de concentration, parce qu'ils ont voulu, par des moyens légitimes, défendre Îles droits de leurs fils et voisins; — ces Slovènes ont-ils besoin d'autre chose encore pour (se faire une conviction et savoir où se trouvent leurs vrais amis (et où leurs ennemis? Est-ce que c’est seulement ‘par habitude ow-sous le coup d'incitations que ces Slovènes se dressent contre les Italiens? Est-ce que précisément ce ne serait pas le contraire qui serait étonnant, si par exemple, on trouvait lun seul des Slovènes conscients qui pût penser autrement ?

Le vertueux prosateur et fantaisiste italien atteint au comble dé la naïveté lorsqu'il exprime son désir que les rajats slovènes d'Italie, si négligés toujours et que litalie officielle n'estimailt qu'à ‘un seul point de vue. leur qualité de bons soldats, viennent au milieu de nous comme apôtres. pour nous apprendre la grandeur de fItalie, son libéralisme; son amour de la justice, son respect dis sentiments nationaux d'autrui.

Oui, que nos malheureux frères de l’autre côté de la frontière viennent parmi nous et qu’ils soient chez nous les bienvenus. Nous écouterions, avec avidité, leur Jeçon su des choses qui sont en réalité restées inconnues pour nous. Nous leur demanderions volontiers : Combien aviez-vous d'écoles où l’on enseigne, en votre langue maternelle, dans aétle libre et bienheureulse Italie? Comment les autorités d'Etat soutiennent-elles vos tendances nationales, votre culture? Combien a-t-on ùüuviert pour vous de bibliothèques slovènes kt combien y en a-t-il que l'on développe dans votre "propre "intérêt? En quelle FRE vos autorités communales, provinciales € d'Etat communiquent-elles aviec vous? Dans quelle mesune les milieux compétents .prennent-ils en considération vos désiderata, au sujet de votre développement national, 6conomique, de celui de votre culture?

Que répondraient-ils à toutes ces aueslions ? :

Ils répondraient par des larmes de désespoir, si l'âme de leurs aïeux vit encorc en eux. Ou bien. üls nous regarderaient avec des yeux étranges, comme s'ils ne nous comiprenaient pas du tout et s’étonnaient de ce que nous posions de telles questions aux sujets fidèles et aux vaillants soldats de l'Italie.

M. Barzini n'aurait jamais pu trouver de moyen plus impropre à nous changer, nous autres Slovènes, ainsi que notre lopinion. sur l'Italie. En nous rappelant les Slovènes d'Italie, il nous donne précisément un nouvel argument pour protester contre la criminalité et les violences dont use l'Italie officielle envers les peuples d'autres races. Même si nous autres Slovènes du Littoral n’élions pas instruits par l'expérience au sujet de l’attitude des Italiens envers nous, il nous suffirait de connaître la .situation malheureuse au point de vue national et à celui de la culture des Slovènes d'Italie pour avoir lun sérieux avertissement à propos du sort qui nous attendrait sous le joug de l'Italie glorieuse et libérale. » is $

La «Pax Romana » de Gabriel d’Annunzio

Ce fut au commencemieut de décembre 1915. alors que l'armée serbe effectuait sa tragique retraïle d’Albanie, que VItalie

US li ‘s en vivres nous envoya, au lieu de secoui à De un message poë-

n matériel die guerre;

fuite. a célèbre « Ode aux Serbes, » chantée par son poète attitmé Gabriel d’Annunzio. Le bon peuple SE pr

cet D: se platoniquie. ta 7 je de cet hommage platoniquie te 6 ir duire en serbe les vers de d'Annunzio, qui révélaient une autre, une qu'il me connaissait pas. |

Aujourd’hui le grand poète italien adresse un message « Aux Dalmates ?. On pourrait croire, d'après le titre, que Je: message est adressé aux Serbo-Croates, parce que les

nouvelle Italie:

LA SERBIE

Dalmates ce sont des Serbo-Croates. Les 18.000 Italiens ow Italianisants de la Dalmalie Sont aussi des Dalmates, mais ils disparaissent dans la masse des Slaves: Les poètes dédaignent la logique et cest ainsi que d’'Annunzio a pu; par un subterfuge, donner à son message un titre qui est un outrage à la vérité. .Le, miassage même est tellement injuiüeux .et indigne d’un poète civilisé que tout honnête homme en Ilalie devrait en rougir. Aux insultes adressées à la France let aux autres alliés, la presse française a répondu, dügniemlent et avec sang-lroid. Quant aux ÿnjures de d'Annunzio aux Croates, elles sont tellement vulgaires qu'elles ne méritent aucune réponse.

Nous tenons pourtant : À enregistner. ce souvenir: du plus grand poète italien, moderne. Nous reproduirons “donc ici quelques passages de lai lettre « Aux Dalmates », publiée par le journal froïdemkent impérialiste du citoyen Mussolini: an

«Le peuple de la revanche, enivré de vicloire, remet au vent tous ses panaches, réaccorde toutes ses fanfares, accélère Ie pas pour devancer les plus résolus. et les plus alertes; et nous, avec empressement, nous nous écartons

.pour le laisser passer

Le peuple aux cinq repas, à peine terminée sa besogne de sang, rouvra sa mâchoire pour dévorer le plus qu'il pourra; et nous, mous serrons d'un cran notre ceinture sur notre Sr briété.

Le peuple au drapeau étoilé ne dissimule pas que, sous les espèces d'un idéal éternel, à a mené à terme la meilleure et la plus grande de ses affaires; et nous, nous laissons déjà troubler par les étrangers les sources de notre nouvelle richesse.

Et quelle paix nous sera finalement imposée à nous petits pauvres du Christ? Paix gauloist{? Paix Hbaitannique? Paix étoilée ? |

Eh bien, non, assez! L'Italie victorieuse, ja victorieuse des nations — victorieuse d'elle-même et victorieuse de l'ennemi — aura sur les Alpes et dans sa mer, là paix romaine, la seule qui lui convienne. Si c'est nécessaire, nous accepteterons le nouveau complet à la manière des « Adi», une grenade dans chaque main et fe coutcau aux dents.

Il n'est pas possible qu'après ceht vingt ans le traité de Varsailles renouvelle contre nous, sous une autre forme, l'infamie de Campo-Fiormilof Après qu'avea l'appui occulte ou déclaré d'une nation alliée, des esclaves mêlés ont tenté de nous dérober dans Pola notre proie navale, rencontrera-t-elle encore, de la même manière, la mêmo faveur, la fraude qu'ils tenteront sur da côte et les îles ?

Un peuple généreux n'abandonne pas sa terre comme un équipage mercenaire abandonne le navire. Jtaliquement, romaïnement, vous préférez mourir. Et des gens qui se disent latins veulent nous aider à mourir pour faire place à l'immondice croate dans La loge des magistrats vénitiens et dans le baptistère d’'Andrea Adessi, pour ré-

“pandre dans le vestibulé du palais de Dioclétienr

l'abondant vomissement funèbre du vautour aufrichien! Et de ces gens, il y em a au-delà des Alpes comme en-decà. Le poids &a la douleur est tel qu'il étouffe la colère. Et que cette douleur même soit bénie,

Aujourd'hui, cherchant à la façade, de nouveau découverte, de la basilique de Saint-Marc, les chevaux absents, elle n'a pas voulu se rappeler par qui ils ont été emportés, il y a cent ne ans, et quand arrive d'outre-mer le bruit de [a coutumière insolence, elle me pense pas que,

dans les lions de vos portes marines, puisse veiller

encore le démon des Pâques Véronaises. »

Les Franco-Américains à Split (Spalato)

La municipalité de Split (Spalato), en Dalmatie, avait organisé au Théâtre de la ville une manifestation en l’honneur de la flotie française et américaine, au cours de laquelle des discours émouvanits furent prononcés. Après M. le Dr Ivo Jupe qui salua les hôtes en serbo-croate, M. le Dr Scarica, membre au gouvernement provisoire dalmate, adressa aux Français, en langue française, une allocution cordiale. IL dit entre autres:

« Vous avez eu votre revanche, une terrible revanche, nobles héros de France!

Nous aussi, nous avions notre revanche à prendre, des querelles à vider. Il y a plus de six siècles, qu'un autre redoutable barbare du moyen Âge avait conquis motre terre et nous ({raitait en esclaves. Notre peuple, dans ses chansons populaires, avait gardé à travers les âges le souvenir sanglant de la déroute de Kossovo, qui était À venger. Après les Tures, el

- comme les héritiers, sont venus les Alle-

mands et les Magyars, qui nous tenaient asser vis.

Mais notre jour de vengeance lest arrivé aussi. Nos glorieux frères de Serbie, alliés aux autres nations policées, ont vaincu el abattu le monstre, qui nous tenait subjugué; et, comme dans un beau rêve, nous nous trouvons libérés du servage séculaire et unis pour toujours avec tous nos frères! |

A tous les alliés nous disons de notre

cœur : merci! Merci particulièrement à vous, généreux enfants de France, qui avez Jutté pour notre rédemption! Nous nous inclinons devant vous, nous embrassons votre glorieux drapeau trico'ore, qui a les mêmes cou'eurs que la nôtre! ‘Après les premiers jours die notre nouvelle aurore, notre ioie a été gâtée par les prétentions impérialistes, fout acharnées à nous disputer notre territoire, notre liberté reconquise, liberté qui test “due à tout homme, à toute nation!

Lundi 10 Février 1919 No 6 à

Vous pouvez dire à la France et par ka France au monde entier, que tous nos cœurs battent à l’unisson pour notre indépendance et que nous ne permeltions jamais qu'on nous arrache un tout pet lambeau de notre chair! |

Français! j'ai lu dans l’Illustration française que votre président du Conseil, M. Clemenceau, ces derniers jours, a lancé de la tribune parlementaire ces mots mémorables: « la France, hier, soldat de Dieu, aujourd’hui soldat de l'Humanité, sera boujours Le soldat de PIdéal ».

C'est à cette France de l'Humanité, à la France de lPIdéal, que nous nous ädressons avec la chaude prière de nous aïder dans la voie de Ja réalisation de l'Unité tout entière, de l'indépendance, du progrès et de la liberté! : | Y

Vive Poincaré, président de la République Française! Vive Clemenceau, 1 organisateur de la victoire! Vive le maréchal Foch, qui a bien mérité de la patiieK Vive la glorieuse armée et la marine françaises ! Vive la Francel »

Après M. Scarica, ce fut au tour de M. le Dr Ante Macale de saluerf Les hôtes en anglais, en demandant l'application des principes de ‘Wilson à la Dalmatie.

Le prince Alexandre en France

Le « Petit Journal», de Paris, salue en ces termes l'arrivée en France du prince-régent Alexandre :

Le prince Alexandre, régent qui arrive aujourd'hui à Paris, est déjà le héros d'une des est nées princières les plus surprenantes de l'histoire du monde, En cing années de son jeune gouverne ment, il a connu la guerre, tour à tour tréomphale et cruelle, l'ivresse de la victoire épique de 1914, lorsque à leur bataille de la Marne fes Serbes ont fait fuir devant eux toute l'armée autrichienne, puis la défaite, la fuite et l'exil, la reconstitution de l’armée et l'attente; enfin, en quelques jours, la victoire, la délivrance du vieux royaume, a Serbie iglorieuse au milieu de ses ennemis écroulés: Bulgares, Turcs, Magyars, Germains.

Réalisant d'un seul coup les espérances loïntaines que sa race n'attendait que d'une longue fortune, le prince Alexandre a réuni sous Bon autorité tous les peuples de langue serbe: il est lo prèmier souverain de l'Etat «triunitaire » des Slovènes, Croates ct Serbes. IL a reçu de son père, il y a cinq ans, la charge des destinéeg d'un peuple de cinq millions d'hommes : sas sujets. sont aujourd'hui au nombre de plus de douze millions.

Admirable chapitre d'une admirable histoire el qui porte dans tous ses traits ce caraclère épique qui distingue, entre tous les peuples brientaux, la nation serbe. L'histoire dira, sans doute, que la Serbie compte deux grandes épopées: la première est celle de la longue lutta contre les Turcs, terminée au XVe siècle, par le grand désastre _de_Kossovo. Cette histoire est devenue toute légendaire, résumée dans la personne dm héros populaire, Marko Kralyévitch. La deuxième épopée serbe est celle du XXe siècle, tlle tient tout entière dans les années 1912 à 1918, sous ta règne du roi Pierre Karageorgévitch, et la régence de son fils Alexandre.

Dans les grandes heures que nous vivons, le roi Pierre apparaît comme une figure shakespearienne, lui qui, déjà perclus, saisit en 1914 lo fusil de Kara-Gcomges et apparut subitement au milieu de 5on armée éleclrisée ct soudain victorieuse, lui qui, un an après, quittait son royaume, cahoté sui une mauvaise carriole dans les ornières des sentiers qui bordent les précipices albanais.

Or, dans cette aventure, au cours dé ges misères démesurées et de ces glorieuses revanches, l'armée française a 6t6 associée à tous les jours, à toutes les heures de la grande histoire de Serbie. C'est une armée française sub aux derniers jours do 1915, tenta, pour délivrer la

Serbie, une marche inutile. C'est la marine fran -

aise qui recueilli, à Corfou, les derniers ‘débris de l'armée serbe, Ce sont les poilus français qui ont formé, avec les contingents serbes, le premier noyau de l'armée enfin triomphante de Salonique. Tandis que les Serbes du, vieux royaume soutenaient ainsi leur destinée nationale à travers tant d'angoisses, leurs frères yougoslaves, c'est-àdire les peuples qui habitent lout le sud de l'ancienne Autriche, leur tendaient les bras pardessus la frontière. Ces peuples qui portent les noms divers de Slovènes, Croates, Delmates Bos---

niaques, Serbes de Voïvidie, ont traversé, pandant :

celle guerre, l'elfroyable persécution autrichiemne ui no le cède peut-être en horreur qu'au Port des Arméniens et des Syriens et qui demiurera, dans l'histoire comine Îa marque sanglante el le caractère spécifique des dernières années de la domination germanique dans le nrende. L Conduit par la fermeté de ses chefs politiques de l'intérieur, Max Krek, Mgr Korosec, le clergé yougoslave, héritier des traditions de l'illustre évêque Strossmayer, est très patriote, ou encore le dépuié-poète ‘Tresitch-Pavisitch., guidé âe l'extérieur par le comité yougoslave de Paris et do Londres, duquel je dirai micux ce que je pense si je n'y complais tant d'amis, le peuple yougoslave a réalisé enfin sa pensée

nationale: la réunion à la Serbie, accomplissant .

ainsi l'unité d’une nation qui s'étend des Alpes jusqu'à la Roumanie.

Cette guerre, qui a précipité vers leur solution lous les problèmes qui mûrissaient lentement en Europe, a donné à l'Etat serbe d'immenses profils, justifiés par une gloire immense, C'est une question serbe qui est à lo'rigine de la guerre, question non pas épisodique comme on l'a Cru, mais essentielle à la politique allemande 1 il s'agissait de savoir si la orute de l'Europe vers l'Orient serait serbe ou germanique.

L'héroïsme serbe a vaincu. Ce peuple a soutenir sa destinée historique avec un admirable courage qui Jui donne une grandeur morale recom-

nue par la décision de la Conférence qui accorde.

trois représentants à l'Etat serbe, Dans le juger ment que porle la conscience universelle sur Serbie, il se mêle à l'admiration, une nuant# de respect qui égale ce pays aux plus grands.

“ Étienne FOURNOL

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