La Serbie

Sur le principe d’indemnité

Le point de vue serbe exposé par Rosta Stoyanovitch

délégué serbe à la Gommission des réparations des dommages

vi : (Suite et fin.) V.

Pour éclairer le problème, il faut tenir compte de la situation des belligérants à l’époque de l'armistice qui a été concu au mois de novembre 1918.

L'Allemagne et ses allés se trouvaient en lerritoire étranger. Les pays et les Etats de nos enmemiüs n'étaient ni envahis, ni éprouvés par la guerre. L’industrie, les voies de communication, lagriculture, et toutes les autres brancht&s de

l'économie miationale . allemande étaient presque jintactes. L'usure, penidant la

guerre, des moyens de transport et d’autre outillage, ne demande qu'un bref délai pour être réparée; de même que la mise en état de ces moyens de transport et de cet outillage, et leur bonne utilisation. Le: cheptel, allemand, west... pas.aussi. entamé que celui de nos amis et le môtre, qui occupait la première place parmi les cheptels des Etats qui nourrissaient lAllemagne et ses alliés. Même les dettes que PAIkémagne a contractées pendant la guerre ne sont pas de même nature que les nôtres; elles sont plutôt ünlérieures et greffées sur le dos des populations envahies qui, par les réquisitions et une exploitation barbare, privées de tous vivres el datoute richesse, entretemaient encore leurs terribles enmemis. Faut-il alors aller si loin dans les ménagements et laisser le niveau économique de l'Allemagne, sinon à une hauteur plus grande quecella d’avant-guerre, du moins plus levée que celle, des pays envahis, maltraités, pillés, saccagés et humiliés? Personne ne souhaite une solution pareilleitout le monde ici est d'accord que le rétablissement doit aller aussi loin qu'il sera mécessaire pour que, après Ja paix, la densité économique des pays opprimés et envahis, atteigne l’importance qu’elle avait avanit la guerre, et que c’est l'Allemagne avec ses alliés qui devra payer et dédomimiager les pays qu’elle a mis dans une situalion déplorable.

Les frais de guerre de nos alliés ont été employés, en partie, à la réparation des domimages causés par les Allemands pendant la guerre. Leur floîte marchande, détruite par les torpillages, le tonnage énorme de marchandises destinées au ravitaïllement, anéanties par leurs ennemis, l'entretien des pays occupés el envahis, etc, constituént des fraïs qui ont été liquidés par nos amis et dont les sommes doivent être remiboursées par les Allemands. De tout notre exposé, il ressort que les réserves ont été entamgées de façon différente, du fait de la guerre, chez mos alliés et chez nos ennemis. Nous ne connaissons pas encore exacbem{ent les pertes des Allemands en hommes, ni le pourcentage des naissances chez eux au £ours de cette guerre; mais ayant devant les yeux la misère de tous les peuples subjugués par nos oppresseurs, domi les réserves se créaient au détriment de nos intérêts, mous pouvons en conclure qu'il est plus que probable que les conséquent ces de la guerre ne sont pas les. mêmes chez les envahis et les envahisseurs. Il est clair que la mise en action de fous les moyens de création de revenus en Allemagne et chez nous n’est pas la même si l'on considère le temps nécessaire pour arriver à un rendemient efficace tt suffisant pour la vie normale. Dans le cas dune solution non équitable des réparations, les marchés mondiaux seront rapidement surchargés de produits et. de marchandises allemanids. Et, dans cette lutte inégale avec mous et du fait de la tloi de l'offre et de la demande, suspendue pêndant la guerre et qui sera remise len jeu, l'Allemagne tirera de grands profits de la situation à motre détriment à tous.

Faut-il discuter ici encore la question du pañement, la capacité financière et économique de l'Allemagne, quand il s’agit du principe et de som application, pour arriver à un équilibre stable et tolérable après la guerre? Je prétends que mon. Si l'Allemagne, avec ses alliés, est incapable de couvrir tous les frais de guerre; qu’elle figure comme débitrice avec ses collaborateurs, pour toujours, dans le Livre des Dettes de la Ligue des Nations. Qu’elle tombe au niveau de la Turquie, en compagnie de laquelle elle travaillait à la création du désordre et à la ruine des nations et des Etats qui se sont dressés, dans un but légitime de défense, contre une puissance dont les ambitions ét la mégalomanie se sont manifestées au mépris de toutes les lois sociales et nalurelles, pour ümiposer leur domination par la force en s'appuyant sur une formidable organisation militaire soigneusement préparée pendant un demi-siècle. Une dette non, liquidée empêchera les Allemands de renouveler leur tentative. Autrement, grisés par les victoires, et avec leur men-

talité spéciale, assoiffés de rapacités et de conquêtes, comme des symptômes le miontrent déjà, ils peuvent, après s'être repliés facilement, se préparer pour um avenir prochain, à des actes plus barbareg! et plus cruels encore. IL est nécessaire

également de faire un exemple pour les.

nations qui voudraient se cvaliser avec l'Allemagne, La sanction que nous préconisons, qui vise les réparations et les restaurations, laissera des traces profondes et retiendra les générations à venir de s’adonner à des essaïs du même genre.

Les cruautés bulgares, plus de 50.000 victimes inmocentes chez nous, ont été la conséquence de la même ambition, de Ia mégalomanie des Bulgares et de leur désir d'exterminer la race serbe.

IL appartiendra aux sous-comjmissions qui discuteront le imode de païñemrent, de rechercher tous les moyens et toutesi-lès mesures propres à rendre aux pays dévastés tout ce qui léur aëélé volé et à permettre la vie économique se recommiencer le plus tôt possible.

En se retirant de la Serbie, quelques jours avant l'armistice du mois de mor vembre, les Allemands ont systématiquemient et scientifiquement détruit toutes nos voies ferrées et anéanti toutes les) communicationis. En faisant sauter tous les ponts sur la Save et la Morava, fils ont endommagé à tel point le réseau des lignes de chemins de fer, quil est impossible de les remeltre en état autremient qu’en démontani en Allemagne des lignes entières qui devront remplacer les môtres délibérément détruites et mon pour des raisons stratégiques. 11 en est de même du bétail, du mobilier, de loutillage en général, etc. Le système de sabotage, d'anéantissement et de dévastation des Allemands trouva chez les Bulgares les adeptes les plus assidus. Ceux-ci peuvent donc avec orgueil porter à jamais le nom de Prussiensi des Balkans.

VI

Les humiliations, sous les oppresseurs, les souffrances, les maladies survenues par suite de privations ou de traitements abomäünables de la part des envahisseurs, une grande mortalité au cours de cette guerre, constituent les pertes irréparables. Les conséquences en seront partout une augmierntation de la nervosité et le manque de imiain-d'œuvre, les pertes directes attcignant, à elles seules, 20 müllions d'hommes välides. La cherté de la vie, pour différentes causes, subsistera longtemps encore après la guerre. Une seule soluton peuf atténuer les conséquences déplorables et funestes de cette guerre: le mnivellement des pertes, la répartition des frais de guerre de telle façon que les aufeurs de ces dommages, qui se trouvent dans des conditions favorables, en fant que non envahis, soient engagés par les paiements cominie débiteurs, de telle manière qu'ils so‘ent exclus pour tune période assez longue d’une lutte qui serait inégale dans le trafic mondial et qu'ils mie puissent pas nous priver des bénéfices auxquels nous donnent aroït nos souffrances et notre victoire. ii

Les pertes de. guerre d'ordre moral let psychique n'étant pas les imêmes chez nous et chez nos ennemis, quoique irréparables, auront leur répercussion sur les conséquences de la gigantesque lutte en faveur, encore, des intérêts de nos ennemis.

En tenant compte de la proportien et non seulement de la valeur absolue des domimages matériels et moraux, on peut se faire une idée de Vinégalité des ravages provoqués par cette guerre. La Serbe, avec une population de quatre Imillions et demi d’habilanits, a vu ses pertes s'élever à 1.200.000, La France, sur quarante millions d'habitants, a eu 1.500.000 morts. Ce pays, dont le pourcentage des naissances est très faible, subira done, par suite de la guerre, des répercussions {exrribles, IL faut avoir sans cesse devant les yeux les tendances des causes, dont la source est dans cette guerre et qui lemtrent en jeu pour la prospérité d’un peuple, si l’on veut se faire tune idée de sa différence d'état, dans lequel, après une ou deux dizaines- d'années, se {rouveronk les nations où le déficit en vies humaines, comme conséquence la plus directe du fléau que la victoire a brisé, peut atteindre une centaine de millions.

Le but de nos discussions et de nis décisions doit être de trouver des r?mkdes, dont l’um est la réparation intégrale des dommages matériels. Si lon augmente l'inégalité des conditions du développement futur des peuples et des Etats par tunel réparation et une restauration non inlégrales, nous enfrerons dans ‘une période historique qui sera loin d’être celle de la paix durable et du régime du droit préconisé par M.. Wilsonl ag

La sanction efficace, qui servira de pre-

*

imière base à la Ligue des Nations, esl la liquidation de toutes les questions et de tous les problèmes surgis pendant cette guerre, la création d'Etats dans leurs limites naturelles, em se basant sur le respect du principe des matñonalités et la libre détermination des peuples, ainsi que la réparation intégrale de tous les dommiages directs et indirects causés pau la guerre jimposée par nos ennemis.

Les pertes de la Serbie

Naguère, le général américain Marsh a publié les. statistiques des pertes que Îes différents Etats belligérants auraent subies au cours de la guerre. La Serbie a été rangée par le général Marsh parmi les Etats qui ont perdu em tués ou morts À la suite de blessures, 100.000 homimes. Cependant, nous sommes en mesure de donner des statisiiques correspondant mieux à la réalité et qui sont, malheureusement, bien différentes. de celles du général Marsh! | =

Des 4.500.000 habitants qua la Serbie possédait à la veille de la guerre mondiale, elle a successivement, dans 5es diverses péripéties, subi les pertes -suivantes:: 3 3

1. Du 1er août 1914 jusqu'au mois de septembre 1915, soldats tués ou morts par suite de blessures \

2. De la population civile, morts d'épidémies -

8. Pendant la retraite, dans l'automne de 1915, soldais tués \

4. En même temps, soldats morts de faim et d’épuisement en Albanie et à Cortou br

5. Vers la fin de 1915, (d'une classe de recrues el de quelques classes (consécutives de jeunes gens morts de faim en Albanie par suite de l'interdiction de l'accès aux troupes serbes de Valona et de Durazzo par les autorités militaires italiennes

6. Pendant la même retraite, de [a populalion civile, morts de faim et de froid

7. Des 200.000 prisonniers et internés, morts en Bulgarie, en Autriche et em, Allemagne !

8. Régulièrement exécutés (c'est-à-dire fusillés, pendus et égorgés) par les autorités bulgares, austro-magyares et allemandes 9. Pendant une seule insurrecti:n dans les départements de Nich, Prokoub'ié et Leskova!z, exterminés par les Bulgarts, pour la plupart des femmes et jdes enfants 40.000

10. Soldats tués sur le front de Salonique et morts à l'étranger {- 40.000

Total 1.330.925 Le rôle de la Roumanie dans la guerre

Dans l'atmosphère chaude de la Conférence de Paris où, au chaos provoqué par les aspirations nationales, s'ajoute l'esprüt d’un impérialisme fougueux, le souvenir de la guerre paraît s’émousser peu à peu. Le rôle de certains belligérants est démesurément exalté et leurs mérites augimentés de façon qu’on pourrait croire que certains évènemients encore présents à la mémoire de tous, sont déjà oubliés.

Les représentants de la Roumanie excellent surtout dans l’art de rehausser la valeur de leur interveniion, en quoi leurs amis ital‘ens leur prêtent un appui puissant et FGncère. Cependant, en feuilletant les commentaires des évènements passés, nous avons trouvé Je jugement d’un Italien, M. Virginio Gayda, sur le rôle de la Roumanie, qu'il m'est pas sans intérêt de reproduire. f

La «Stampa ». de Turin, publiait en janvüer 1917 un article de son: envoyé à Pétrograde, M. Virginio Gayda, que mous transmiettons, d’après le «Journsi de Genève », du 21 janvüer 1917: |

La Roumanie est entrée en guerre de sa propre initiative. Elle a décidé de l’action. Elle a surtout:

170.925 350.000 150.000

60.000

80.000

250.000

130.000

160.000

choisi le moment, L'Italie n’a exercé sur elle au-

cune pression et la Russie mon plus.

À Pétrograde on ne désirait pas très vivement l'intervention roumaüne. M. Sasonoff travailla avec modéralion, avec les autres puisssances, pour la préparer. M. Sturmer, qui Lui succéda, ralentit le travail et s’abstint de toute initiative. Le général Broussiloff y était décidément opposé. C'est Ja France qui, parmi les Alliés, était la moins tiède pour une intervention roumaine. M.-Briand proposa et fit les démarches les plus significatives, sans toutefois arriver jusqu'à la pression. Maïs la France était plus que tous les autres intéressée À l'entreprise de Salonique, qui se déroule sous la direc!ion d’un général français.

En réalité ce fut M. Bratiano qui, après avoir temporisé pendant plus d’une anmée dans les négociations avec l'Entente, précipia, à un moment donné, les décisions. Les Potils de cette décision sont l'impression. produite en Roumanie par loffensive de Broussiloff et par le débarquement des troupes italiennes à Salonüque, la persuasion dans la victoire des Alliés, les nouvelles qu'on recevaitl à Bucarest sur un état de dépression en Bulgarie el en Hongrie.

En outre, M. Bratianio était persuadé que la Bulgare n'aurait pas attaqué. M. Radoslavolf avait ait tout son possible pour le maintenir dans celte illusion. A plusieurs reprises il fit savoir à M. Bratiano que la Bulgarie ne songeait pas à rompre ses bons rappor's avec la Roumanie, même si celleci attaquaït l'Autriche. Les mêmes déclarations ont été faites dans une lettra autographe du prince Boris envoyée à Bucarest.

Les puissances de l’Entente n’ont jamais parlagé

Lundi 7 Avril 19199 —

l'illusion balkanique de M. Bratiano. Maïs eltee n'avaient pas de préoccupations excessives sur le sort de la Roumanie, en raison des calculs précis qui avaient été faits quant aux forces ennemies qui se trouvaient sur l'échiquier balkanique ct qui étaient disponibles pour ‘une atlaque contre la; Roumanie. Malgré tout ce qu'on a écrit dans les

journaux, ces forces élaient et sont encorestrès intérieures à celles que la Roumanie pouvait leur

opposer. La Turquie a envoyé des forces minimes sur le front de la Dobroudja. Des treize divisions bulgares, deux cent mille hommes environ ont occupés devant Salonique. On calcule que sur le front du Danube, les forces d'opération des Impériaux n'ont jamais dépassé cent mille hommes. Les forces austro-allemandes commandées par Falkenhayn n'étaient pas non ‘plus exceptionnellement imposantes. Elles s'élevaient à 90. baïonnettes, avec, en plus, de l'artillerie et les services auxiliaires. Sur la base de calculs mathématiques, la: supériorité numérique des forces roumaines était certaine etfvidente, même dans le cas d'une atiaque sur les deux fronts.

Pourquoi donc ka Roumanie a-t-elle été battus ? IL est bon d'appeler les choses part leur mom. Certanes vérités font du mal, mais elles Sont utiles si on a le courage de les considérer en face pour en tirer des enseignements. :

L'armée roumaine était insuffisamment préparée. Dans presque tous les combats, les Roumains avaient des forces deux ou trois fois pupérieures à celles de l'ennemi. L’enfoncememt dut front roumain, qui entraîna la po te de Bucarest, a été accompli par falkenhayn avec trois divisions à trois régiments, qui avaient en face d'elles dix divisions roumaines à quatre régiments. La traversée du Danube à été accomplie par Mackensen avec seulement deux régiments et demi. Les Allemands ont fait la guerre de Roumanie avec beaucoup d'artillerte, maïs aussi avec un peu de bluff.

Le correspondant conclut ainsi:

On peut affirmer que la rapide et facile vie toire de Falkenhayn et de Mackensen n'a pas été le résultat d'une écrasan!e force allemande, mais d'une faiblesse exagérée de l’armée roumaine, faiblesse imprévue, peut-être impossible à prévoir. Et, de cela, on ne peut pas renidre les Alltés responsables. Il faudra main!enant reconslituer l'armée roumaine d’une main énergique pour en faire une force plus utile. \

Un livre sur la Macédoine

La question macédonienne n'existe pour ainsi dire que depuis 1913, soit depuis le traité de, Bucarest de cette année-là. En 1915, les Bulgares attaquèrent la Serbie dans l'espoir de conquérir non seulement les territoires que les Serbes avaient libérés ven 1912-13, mais aussi toute la partie orientale de l’ancienne Serbie. Cette entreprit de conquêle a échoué définitivement et le ‘erritoire ‘du royaume de Serbie est, à l'heure actuelle, vrecouvré intégralement, Mais la propar gande bulgare, soulenue par l'Autriche, avaël réussi à troubler l'opinion, publique européenne. À lun moment donné celle-ci s'est. trouvée désorien:ée par le flot de brochures et d'écrils de propagande où l'on affirmait tantôt que la Macédoine étaït serbe et tantôt qu'elle était bulgare.

Le livre de M. Géorgévitch ne rentre pas dans cet_ ordre. d'imprimés:;. c’est -une-étude séri { sur le caractère ethnique de la Mäcédoine: "M: Géorgévitch, tout en étant bon Serbe, est resté dans ses recherches, sur le terrain sciontfique,

M. Géorgévilch a traité Le sujet surtout au point de vue historique. Son exposé comparé du royaume bulgare et du régime Serbe est très clair et ünstructif. Après avoir parlé du rôle joué par la Macédoine dans la l'bération serbe du joug ture, M. Géorgévitch montre plus particulièrement l'œuvre accomplie par la propagande bulgare, depuis la créauon dé l'Exarchaf jusqu'à La bulgarisatäon systématique à laquelle toute une phalange d'agitatcurs s'était livrée, sans scrupules et sans choix dans les moyens. Les trois derniers chapitres sont consacrés aux ‘diar lectes macédoniens et à leur comparaison avec la langue serbe, aux mœurs malionales de :la Macédoine et aux traditions de la population. Et ce sont les enseignements et les conclusions qui s'en dégagent qui prouvent de façon indiscutable le caractère serbe de la Macédoine.

M. Géorgévitch n'a pas abordé du tout, la côté politique du problème macédonien. Il n’est pas inutile de rappeler cependant que la diplomalie intéressée des puissances centrales, de von nivence avec Ferdinand de Cobourg, avat reussi à masquer le véritable caractère de la question macédonienne, et à le présenter sous une forme favorable à ses desseins. Pour empêcher le (développement de la Serbie et la réalisation de l'union sudslave, l'Autriche avait conçu un plan à la fois ingénieux et diabolique. Sachant que la première élape de l'union serbe verait la délivrance de la Macédoine de l'esclavage ture, le dégagement du petit royaume de l'étreinte ausWro-magyare, l'émancipation économique partielle par l'acquisition dela ligne Nich-Salonique, l’Au{riche poussa les Bulgares à se metre entre nous et la Grèce, à nous combattre et À nous eniraven dans notre développement mnatiüonal. Et les Bulgares, si bien appelés « peuple-mercenaire », AC ceptèrent ce’ rôle avec plaisir, et le jouèrent jusqu'au boul.

Le prétexte fut bien trouvé; Sous le manteau du nationalisme, une action purement pro-ger” manique commenga, dans le seul but d'arrêt les Serbes également au sud, comme les Austro Magyars leur avaïent barré la roule au nord ef à l’ouest, On voulait écraser l'obstacle serbe sur le chemin oriental de l'Allemagne et l'on ne recula devant aucun moyen.

La question macédonienne, faussée par les Bulgares, a joué un rôle important dans cette action. Aujourd’hui que l'Allemagne est abatiue et que les Serbes, Croates et Slovènes sont réunis, la ques“ tion macédionienne a perdu povisoirement, pour les Allemands et pour les Bulgares, toute impor* tance politique, pour redevenir ce qu'elle était avant l'instauration de la propagande bulgare, une question purement serbe. Le livre fort do cumenté de M. Géorgévitch pourra le prouver aux A bulgarophiles de bonne foi parmi es iés. \

(1) « Macedonia ». — By T. R. Géorgévitch: — London 1918. — George Allen and Unwin Là

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