La terreur à Paris

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l'effet imprévu d'un mouvement populaire ou d’une insurrection spontanée des brigands ; elle fut Le résultat d’un plan définitivement arrêté plusieurs jours auparavant. Le fossoyeur de la paroisse SaintSulpice avait recu d'avance un assignat de cent écus pour préparer à Montrouge la fosse où les cadavres furent transportés, le lendemain, dans dix tombereaux. Danton, Robespierre, Marat, Tallien et quelques autres membres de la commune furent les auteurs de ce plan et les principaux ordonnateurs de son exécution. Trois ou quatre cents scélérats, choisis parmi les Marseillais et les fédérés, furent leurs instruments. Le peuple n’assista qu'aux derniers massacres qui furent commis aux Carmes, et on a vu qu'il n’y parut que pour y mettre un terme ; iln’entra point au séminaire de Saint-Firmin, lorsque les prêtres y étaient égorgés dans les dortoirs, dans les cellules, etc., etc. ; il ne vit que ceux qu'on jetait tout vivants par les fenêtres, et qui étaient assommés dans la rue à coups de hache par les assassins du dehors ! Ma main se refuse à traiter un récit plus détaillé de toutes ces horreurs; plus il serait fidèle, moins il serait croyable *. » |

Et pendant que ces ignobles massacres de Septembre se commetlaient, pendant qu'on tuait hommes, enfants, vieillards, prêtres, comme des

Bertrand de Moleville. Annales.