La terreur à Paris

A0 LA TERREUR A PARIS

conçu ? Qui est-ce qui ne voit pas, dans la démarche de Danton auprès du maire, celle d'un conjuré qui veut pressentir l'effet du coup, ou se faire honneur de l'avoir paré, lorsqu'il se trouve manqué d’ailleurs, ou rendu douteux par d’involontaires délais ?

Les ministres sortirent du conseil après onze heures ; nous n’apprimes que le lendemain matin les horreurs dont la nuit avait été le témoin, et qui continuaient de se commettre dans les prisons.

C'était encore un névrosé que ce Saint-Just, à la belle figure.

Sa névrose est faite d’orgueil et de cruauté sanglante. Il a été hanté par les souvenirs de la Grèce antique et de Rome, et son orgueil longtemps refoulé s’est fait jour tout à coup. comme la lave brûlante qui sort d’un cratère *.

Il avait commencé par voler chez sa mère de l'argenterie, des pistolets garnis d’or, une bague fine et, sur la demande de sa famille, il avait été condamné à six mois d'emprisonnement dans une maison de correction”.

À sa sortie, il composa un poème infect, la Pucelle. La Révolution vint à point pour permettre à

4 A la Commune de 1871, nous avons vu les mêmes faits se produire. Les plus terribles, mais les plus convaincus aussi peut-être, ont été les orgueilleux dont l’ambition avait été longtemps com; primée: Rossel, Vermorel, Raoul Rigault, Ferré, etc.

# Vatel, lettre de M" de Saint-Just dans Charloite Corday et les Girondins. ;