La terreur à Paris

BS O6

LES MAIÎTRES DE PARIS

« Depuis quelque temps, nous élions tous armés de sabres, de pistolets et d'espingoles, » a écrit Meillan.

Danton lui-même traite bien ses collègues :

« Ce sont, dit-il, un tas de b.... d'ignorants, n'ayant pas le sens commun, et patriotes seulement quand ils sont soùls. Marat n'est qu'un aboyeur. Legendre n’est bon qu'à dépecer sa viande ! »

Il est vrai que, de son côté, Marat rend la pareille à Danton. Le plus amusant dans cette affaire, c’est que Legendre, si bien traité, a été le seul qui ait osé un moment (un moment bien court, il est vrai) prendre la défense de Danton.

Il y a des heures où la folie criminelle n’est pas localisée, mais s’étend largement. En octobre 4792, Danton s’écrie à la tribune que « la Convention doit être un comité d'insurrection contre tous les rois de l'univers *. C'était déclarer la guerre à toute l'Europe *.

Brissot faisait le même rêve‘.

« Dans unelettre dont le hasard m'a procuré la connais-

4 Prudhomme. Crimes de la Révolulion, V.

? Moore, tome II.

5 N'y a-t-il pas un signe de démence dans ce passage d’une lettre de Couthon parlant de brûler Toulon : « Adieu, mon ami, embrasse Robespierre, Hérault et nos autres bons amis pour moi. Toulon brûlé, je reviens et j'y prends raçine jusqu’à la fin. Ma femme, Hippolyte et moi t'embrassons du fond du cœur. »

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