La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

VUS. Hier

186 VENTES IMMOBILIÈRES AUX PARTICULIERS

Fan VIII, mais, comme pouvant intéresser, les deux ventes ci-après:

Celle de l’église de Labussière, évaluée d’un revenu de 30 fr. et vendue 540 fr. seulement. Le procès-verbal réserve « la cloche, que l’acquéreur devait faire transporter à Dijon au magasin national »;

Et celle de la terre de Labussière, comprenant 14 métairies, g maisons, des terres isolées, une tuilerie, etc.; le tout, d’une contenance de plus de 3.400 journaux, et d’un revenu fixé à 10.047 livres, mais qui, à raison de la nature des baux, ne pouvait être exactement apprécié, fut vendu moyennant 162.768 livres payables « dans les valeurs déterminées par la loi ».

Dans beaucoup de communes, les expertises préliminaires obligatoires des ventes donnèrent lieu à certaines manifestations. Le récit suivant montrera la surexcitation qui s’est produite à cette occasion parmi les habitants de Labussière.

Quand les experts se présentèrent à la ferme de Crosson, hameau de Labussière, les femmes des métayers les accusèrent et accusèrent le Gouvernement de vouloir leur voler leur bien, et, joignant l'effet à leurs menaces, elles s’armèrent de pierres qu’elles jetèrent de tous côtés, et dont quelquesunes blessèrent un gendarme, et déclarèrent que la scène ne se passerait pas sans effusion de sang.