La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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monastères, — étaient tristes et silencieuses, et surtout, que de parcelles de son territoire restaient par là retirées de la circulation, faisant pour la plupart obstacle aux aménagements d’une grande ville! A toutes ces habitations, il convient d’ajouter les biens composant la fortune de chacun des ordres ; ne possédaient-ils pas en effet, outre leurs domaines éparpillés dans les provinces, des maisons à Paris, maisons qui se comptaient par milliers, et qui, elles aussi, constituaient un bloc à peu près inaliénable? S'il n’est pas possible d'en faire le dénombrement, il est possible de donner pour partie une idée de leur importance, en disant que, d’après les statistiques établies en r790 et 1791 sur les communautés religieuses, le revenu annuel des propriétés foncières appartenant dans Paris aux seuls couvents d'hommes s'élevait à un million 320.000 livres !, ce qui, en capital, devait représenter une somme considérable.

De la vente prochaine de tant de maisons, de tant d’enclos, jetés brusquement dans le mouvement des affaires, que va-t-il résulter pour la propriété foncière à Paris pendant la Révolution? Sa valeur sera-t-elle augmentée, ou sera-t-elle diminuée ?

1. Bibliothèque nationale. Ætat général des couvents d'hommes

silués dans le district de Paris, O?, 117; et Albert Babeau, Pulletin de la Société de l'histoire de Paris, année 1895, 22° volume.