La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

234 VENTES IMMOBILIÈRES AUX PARTICULIERS

tardent pas à s’espacer progressivement, en faisant place d’abord à des jardins, puis aux terres labourables de la plaine; et comme ces jardins et ces terres dépendaient originairement de grandes fermes, appartenant aux familles de la noblesse et de la finance, c’est principalement entre les mains des héritiers de ces dernières, — émigrés ou condamnés politiques, — que se trouveront les terrains à bâtir de la banlieue.

Au commencement du xvnr siècle, Paris débordait dans sa ceinture, et s’étendait de tous côtés, principalement à l’ouest. Au quartier du faubourg Saint-Honoré, il n’y avait plus de solution de continuité entre la ville et le village du Roule, englobé dans les faubourgs depuis 1722. En 1763, sur les marais et les fossés qui limitaient le Jardin des Tuileries, on avait établi la superbe place de la Concorde, et à petite distance, de chaque côté de la promenade des Champs-Elysées pour la compléter, de vastes quinconces. Mais là s’arrêtait alors, vers 1780 et 1790 —la limite du Paris nouvellement agrandi, attendu qu'au Rond-Point même des Champs-Elysées, au lieu dit « les Gourdes », sur l’emplacement où s’élèvent actuellement les hôtels de la rue Marbeuf et de l’avenue Montaigne, se tenaient encore en bordure, et comme faisant barrière à gauche, les potagers des Religieuses de Chaillot, et que des terres cultivées aboutissaient aussi, non